Whirlpool : l’usine de sèche-linge d’Amiens (et ses 290 emplois) emportée dans le tourbillon des délocalisations

Le fabricant américain d’électroménager Whirlpool (« tourbillon », en français) a annoncé mardi son intention de cesser la production de sèche-linge dans son usine d’Amiens au 1er juin 2018, pour la délocaliser en Pologne, dans le cadre d’une restructuration de ses activités européennes dans ce segment. « Whirlpool France fera tout son possible et engagera les ressources nécessaires » pour trouver un repreneur pour son site d’Amiens, qui emploie 300 personnes, ainsi que « de nouvelles activités pour attirer des emplois », ajoute le groupe dans un communiqué. « Aucune suppression d’emploi n’aura lieu en 2017 » à Amiens, et « Whirlpool France mettra en oeuvre toutes les mesures sociales nécessaires pour identifier des solutions durables pour les employés. »

« Après Goodyear, c’est notre tour »

« La région va encore souffrir, après Goodyear, maintenant c’est notre tour », a déploré auprès de la presse Frédéric Chanterelle, élu CFDT, devant le portail de l’usine. « C’était plus ou moins attendu, mais ça reste un choc », a-t-il ajouté, évoquant de futures « actions » de contestation organisées par l’intersyndicale: « Si on en reste à de simples débrayages, ça sera beau… », a-t-il ironisé.

« Il y a un sentiment de travail inaccompli », a pour sa part témoigné Antonio Abrunhosat, délégué CGT. « Nous avons fait de nombreux efforts avec des accords de compétitivité, et on s’aperçoit que tout ça, pour les multinationales, ça n’a aucun sens ».

Un contexte concurrentiel

L’usine existante du groupe à Lodz (centre de la Pologne) est appelée à devenir « le point central » de sa nouvelle plateforme de production de sèche-linge pour la région Europe, Afrique et Moyen-Orient (EMEA), afin de bénéficier de « plus fortes économies d’échelle ».

Whirlpool a justifié cette restructuration au nom « de la sauvegarde de (sa) compétitivité » dans cette région, dans un contexte « de plus en plus concurrentiel ». Le groupe va par ailleurs « réorienter » début 2018 sa production dans son usine de Yate au Royaume-Uni, qui va se concentrer sur des produits spécifiques destinés aux marchés britannique et irlandais.

(Avec AFP)