Leonard Cohen et Bob Dylan, les deux poètes de la folk
On les a beaucoup comparés, Leonard Cohen se retrouvant souvent dans l’ombre de Bob Dylan. Une fois de plus, l’auteur de « Hallelujah », 82 ans, se fait voler la vedette par son ami de 75 ans, Prix Nobel de littérature.
Le Monde | 25.10.2016 à 16h04 • Mis à jour le25.10.2016 à 16h29 |Par Juliette Branciard
Léonard Cohen
Écrivain de la pop culture. Il n’a pas reçu de prix Nobel, mais Leonard Cohen aurait pu y prétendre. Avant de se lancer à 30 ans passés sur les traces de Dylan, le Canadien était déjà célébré par la critique pour ses recueils de poésie et ses deux romans, Le Jeu favori et Les Perdants magnifiques,joyaux déjantés de la pop culture.
Inspiration théologique. Prières mélancoliques teintées d’imagerie biblique, les textes de Leonard Cohen, comme ceux de Dylan, puisent leur inspiration dans différents écrits religieux que l’artiste a lus et relus tout au long de sa vie. Sa chanson Hallelujah, empreinte de spiritualité, a nécessité cinq ans d’écriture.
Numéro un. Cohen reste l’un des premiers artistes à avoir donné une ambition poétique à la chanson populaire anglo-saxonne. Bob Dylan admire profondément ses mélodies lyriques, d’une simplicité et d’une pureté harmonique rares.
Album crépusculaire. L’artiste octogénaire a arrêté son marathon de concerts en 2013. Trop fatigué. La sortie de son dernier album, You Want It Darker, a tout d’une dernière révérence. Ses obsessions, la mort et le divin, y sont réunies plus que jamais.
Bob Dylan
Nobel de littérature. C’est « pour avoir créé (…) de nouveaux modes d’expression poétique » que l’académie suédoise vient de récompenser l’auteur de Like a Rolling Stone. À 75 ans, l’Américain est devenu le premier musicien à recevoir le prestigieux prix littéraire. Il n’a toujours pas réagi à cette distinction.
Manifeste surréaliste. Étendard de la folk militante au début des années 1960 avec Blowin’in the Wind,Dylan atteint le sommet de son œuvre musicale en 1966 avec Blonde on Blonde. Un double album empreint de blues, de rock et de poésie surréaliste.
Numéro zéro. Comme beaucoup de génies, Dylan a toujours eu conscience de son talent. « Pour moi, tu es numéro un et je suis numéro zéro », a-t-il confié un jour à Leonard Cohen. « Une façon de dire que son travail était au-dessus de tout et que le mien était assez bon », explique ce dernier.
Tournée illimitée. Dylan est un showman infatigable : son « Never Ending Tour » a débuté en 1988 et n’est pas terminé. Le papy-rocker était encore mi-octobre à l’affiche du Desert Trip Festival, en Californie, en première partie des Rolling Stones.
- Juliette Branciard