Bure, Sivens, le Larzac… mêmes combats
La fronde se durcit à Bure, dans la Meuse, entre l’Etat et les opposants à un site d’enfouissement de déchets nucléaires. Une lutte qui rappelle d’autres mobilisations.
2016 : Bure refuse les résidus radioactifs
Le 1er août, la justice a donné raison aux détracteurs du projet de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) à Bure, dans la Meuse. L’agence devra attendre une autorisation de la préfecture pour reprendre les travaux de son centre souterrain, lancé en 2007. Près de 100 000 ans de déchets radioactifs pourraient y être stockés, à 500 m sous terre, d’ici à 2030.
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2008 : Notre-Dame-des-Landes résiste à l’aéroport
Même si, en juin 2016, les électeurs se sont prononcés en faveur du transfert de l’aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes, agriculteurs, riverains et écologistes ne sont pas près de quitter leur ZAD (zone à défendre). Hors de question pour ceux qui se battent depuis 2008 de laisseraboutir le projet d’aéroport du Grand-Ouest. Relancé en 2000 par le maire de Nantes Jean-Marc Ayrault, ce projet devrait détruire plus de 1 600 hectares de zone naturelle.
2014 : Sivens fait barrage au barrage
Il aura fallu la mort du jeune Rémi Fraisse, lors d’une confrontation entre zadistes et forces de l’ordre en 2014, pour que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, mette fin au projet de grand barrage à Sivens, dans le Tarn. Le rapport d’expertise a depuis confirmé la menace écologique qu’il présentait sous sa forme initiale. La construction d’un barrage réduit est toujours en discussion mais la déclaration d’« utilité publique » vient d’être annulée par la justice.
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1978 : Plogoff combat la centrale nucléaire
En 1975, le conseil régional de Bretagne accepte le principe de construction d’une centrale nucléaire à Plogoff, dans le Finistère. En 1978, lors des premiers sondages sur le site, les habitants se mobilisent. François Mitterrand tranchera en 1981 en faveur de l’abandon du projet. C’est la première fois que les habitants d’une commune réussissent à faire plier un projet d’aménagement « d’intérêt général », porté par l’Etat.
1971 : le Larzac se mutine contre le camp militaire
En 1971, Michel Debré, alors ministre de la défense de Georges Pompidou, est loin d’imaginer que sa décision d’étendre un camp militaire sur le plateau du Larzac, dans le Massif central, va provoquer une levée de boucliers chez les paysans, vite rejoints par des militants de tous bords. Ce n’est que dix ans plus tard que François Mitterrand, nouvellement élu président, abandonne le projet.
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