Razzy Hammadi, socialiste de moins en moins frondeur

A 37 ans, le député de Seine-Saint-Denis vient d’être nommé porte-parole du PS. Celui qui frayait à ses débuts avec l’aile gauche du parti s’est peu à peu rapproché du gouvernement.

Le nouveau porte-parole du PS Razzy Hammadi proposait, en février 2015, d'interdire aux élus socialistes de voter contre les textes du gouvernement.

Le jeune loup

La carrière politique de Razzy Hammadi commence au sein du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) auquel il a adhéré en 1999 et dont il est élu président en 2005. Il se rapproche des positions d’Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon. Pour les municipales de 2008, le PS le parachute à Orly (Val-de-Marne). Il essuie un revers mais devient en 2012 député de Seine-Saint-Denis à 33 ans.

Le sanguin

Durant sa course malheureuse à la Mairie de Montreuil (Seine-Saint-Denis) en 2014, une vidéo le montre lors d’une altercation, insultant un groupe qu’il qualifiera ensuite de « bande de voyous ». « Seule la peur, pour ma compagne avant tout, m’a conduit à tenir ces propos », se défend-il. Dans la tourmente, Claude Bartolone, « baron » local et président de l’Assemblée nationale, le soutient.

Le frondeur

Issu de la gauche du Parti socialiste, Razzy Hammadi s’oppose, au début du quinquennat de Hollande, à la ligne défendue par Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur. En août 2013, alors que Manuel Valls évoque, lors d’un séminaire gouvernemental, les questions d’immigration et la compatibilité entre islam et démocratie, il déclare : « Valls ne rend pas service à la gauche. »

L’autoritaire

Si Razzy Hammadi a signé en 2012 une tribune en faveur du vote des étrangers, il n’accorde pas autant de liberté aux députés de son camp. En février 2015, il propose d’interdire aux parlementaires socialistes de voter contre les textes du gouvernement, se démarquant ainsi des autres frondeurs.

Le promu

Le 9 avril, il profite du rajeunissement à la tête du Parti socialiste voulu par son premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis : succédant à Juliette Méadel, nommée en février secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes, il devient le porte-parole du PS. Il y a un an, il faisait déjà de l’œil à l’aile droite du parti, la jugeant « réelle et pragmatique ».

Par Valentin Ehkirch