Yvan Mayeur, le batailleur bourgmestre de Bruxelles
Le Monde | 06.04.2016 à 09h19 • Mis à jour le06.04.2016 à 09h21 |Par Laurent Telo
Le bouillant édile socialiste n’a pas ménagé Jan Jambon, ministre de l’intérieur, qu’il le juge responsable des perturbations de hooligans lors des hommages aux victimes des attentats du 22 mars.
Réformateur
Yvan Mayeur, membre du Parti socialiste francophone, surnommé « Armani » pour son look apprêté, est devenu bourgmestre de Bruxelles le 13 décembre 2013, à 53 ans. A peine élu,il réforme à tour de bras. Il bouleverse notamment les habitudes de la police bruxelloise, qu’il veut moins répressive, et bannit la voiture des grands boulevards du centre-ville.
Tacticien
Son prédécesseur, Freddy Thielemans, tout en gouaille et en rondeur, aurait préféré qu’un autre socialiste que Mayeur lui succède. Même l’appareil national du parti, emmené par
Elio Di Rupo, avait misé sur Philippe Close… qui n’a jamais osé se présenter. Yvan Mayeur, habile tacticien politique, avait réussi à rallier à sa cause les cadres intermédiaires du parti.
Intransigeant
Ancien militant de SOS racisme, Mayeur est un opposant médiatique du pouvoir fédéral incarné par une coalition de libéraux et de démocrates-chrétiens flamands. Un gouvernement bancal pas vraiment au goût du bourgmestre, qui ne se gêne pas pour l’interpeller sur Twitter : « Il n’y a plus d’Etat belge », clame-t-il lorsque le pouvoir tergiverse sur l’accueil des migrants.
Fort en gueule
La cible favorite de Mayeur : les nationalistes flamands qu’il faudrait, dit-il, « mettre hors d’état de nuire ». Le 27 mars, l’hommage aux victimes de Bruxelles a été perturbé par 400 hooligans. Mayeur a accusé le ministre de l’intérieur, Jan Jambon, un nationaliste flamand ultra, d’avoir délibérément laissé débarquer ces « fascistes » en plein Bruxelles.
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- Laurent Telo
Journaliste au Monde