Entre David Cameron et Boris Johnson, la désunion européenne

L’un et l’autre sont conservateurs mais s’opposent sur tout. En particulier sur le “Brexit”. Une sortie de l’UE que refuse le pragmatique premier ministre et qu’espère le pétulant maire de Londres.

David Cameron et Boris Johnson.

David Cameron

Pour l’Europe “à la carte”

Il lui a fallu trente heures de négociations à Bruxelles, les 18 et 19 février. En obtenant « un statut spécial » pour le Royaume-Uni, David Cameron veut convaincre les Britanniques de ne pas voter pour la sortie de l’Union européenne lors du référendum du 23 juin.

En poste

Le référendum était une promesse de campagne de David Cameron, lorsqu’il briguait un second mandat de premier ministre. Une concession faite à son électorat, en grande partie eurosceptique. Réélu, il défend une Europe « réformée ».

Le gendre idéal

Etudiant à la prestigieuse école d’Eton puis à l’université d’Oxford, fils de bonne famille, David Cameron est un excellent orateur, qui donne l’impression que tout est toujours facile. Au risque parfois de sembler déconnecté de la « vraie vie ».

Voie toute tracée

En 2005, à 39 ans, il remporte la tête des Tories. En 2010, David Cameron est devenu le premier ministre britannique le plus jeune, à 43 ans. Il se dit « moderne et compatissant ». Ses détracteurs le décrivent comme un pragmatique aux convictions élastiques.

“David Cameron, l’homme né pour gouverner”,France 2, le 9 mai 2015 (2:59)


David Cameron, l’homme né pour gouverner

 

Boris Johnson

Pour le “Brexit”

En se prononçant pour le « Brexit » dimanche 21 février, malgré l’accord, Boris Johnson a jeté un pavé dans la mare des Tories. Le maire de Londres se pose ainsi en premier opposant au premier ministre, alors qu’ils appartiennent au même camp.

En chasse

A 51 ans, il ne fait pas mystère de son envie de prendre la tête des Tories, voire d’investir le 10 Downing Street. En cas d’échec au référendum, David Cameron risque d’être poussé à la démission. La place serait libre…

Le trublion “Bojo”

Les cheveux blonds ébouriffés, une vanne ou une gaffe toujours sous le coude, Boris Johnson est aussi excentrique que le premier ministre est propre sur lui. Il n’en est pas moins, lui aussi, un pur produit d’Eton et d’Oxford, mais il sait le faire oublier.

Deuxième vocation

Il a d’abord été journaliste. Stagiaire au Times, il s’est fait virer pour avoir inventé une citation. Ce qui ne l’a pas empêché de diriger le Spectator et de devenir chroniqueur remarqué, à Bruxelles, pour le Daily Telegraph. L’euroscepticisme faisait déjà son miel.

Lire aussi, le portrait de Boris Johnson publié dans M en 2013 (abonnés) : Boris Johnson, pour les Anglais en sont tous fous