Deux Australiens inventent un aspirateur des mers
Pete Ceglinski et Andrew Turton partent installer leur Seabin dans un port. Photo Seabin Project.
Voilà un appel lancé aux internautes, dont les initiateurs espèrent qu’il ne restera pas une bouteille à la mer ! Car, justement, il s’agit de financer un projet pour lutter contre l’accumulation des bouteilles, mais aussi des sacs plastiques et autres flaques d’huiles, dans les eaux des ports.
Deux Australiens, Andrew Turton et Pete Ceglinski, amoureux de voile et de surf, ont lancé une campagne de souscription sur la plateforme collaborative Indiegogo. Baptisé Seabin, leur système consiste en un cylindre équipé d’un sac en toile (en fibre bio, naturellement), qui aspire l’eau de mer, et donc les déchets de surface, grâce à une pompe. Son principal atout : simplicité et mobilité.
Pour l’instant les deux inventeurs, qui espèrent commercialiser leur Seabin dès 2016, suggèrent d’installer ces pompes dans les recoins abandonnés des ports où s’accumulent les déchets. Mais ils imaginent aussi, à terme, les fixer aux voiliers des plaisanciers et s’attaquer au problème un peu plus au large.
Le fonctionnement de la Seabin. Photo Seabin Project.
Le système n’est pas autonome. Il faut vider le sac manuellement régulièrement, mais sa maintenance est moins lourde que celle des navettes équipées de filets, qui sillonnent déjà les côtes. Et surtout il peut aspirer les déchets jour et nuit.
L’initiative séduisante d’Andrew Turton et Pete Ceglinski, installés à Palma de Majorque, vient s’ajouter à la liste des projets plus ou moins utopiques visant à nettoyer les océans de ces déchets plastiques, qui blessent ou étouffent les animaux marins. Ainsi, en 2013, Boyan Slat, un jeune Néerlandais de 19 ans avait conçu une plateforme destinée à s’attaquer au « septième continent de déchets » à la surface des océans. Depuis, son projet a fait du chemin : il a été sélectionné parmi les 25 meilleures inventions de l’année par le magazine Time.
Mais comme le rappelait l’océanographe François Galgani, interrogé par le blog Eco(lo) du Monde en 2013, ces opérations sont plus « symboliques » que profitables à l’environnement, puisque l’essentiel de la pollution plastique des océans est constituée de micro-déchets, « d’un diamètre inférieur à 5 mm, en suspension à la surface ou jusqu’à 30 mètres de profondeur, et sur des étenduesimmenses et mouvantes ». Pour cet expert, « ramasser les déchets sur les plages est moins spectaculaire, mais plus facile à réaliser et tout aussi utile ». Le Seabin pourra peut-être y contribuer.
Signaler ce contenu comme inapproprié