Mises à jour récentes Page 29 Activer/désactiver les fils de commentaires | Raccourcis clavier

  • admin9596 7:39 am le January 5, 2017 Permaliens  

    Le bonheur est dans le pré de ce paysan breton 

    Cédric Briand dans sa ferme des Sept-Chemins, en Loire-Atlantique, avec Fine, l’une de ses bretonnes pie noir.

    Dans sa robe noire, le magistrat fulmine. Il pointe d’un doigt rageur les prévenus : trois éleveurs bovins du pays de Redon (Bretagne-Sud). « Messieurs, vous êtes accusés d’être des paysans heureux ! De faire votre beurre sur le dos de Fine, matricule 1334, pure bretonne pie noir. » Présente à l’audience, la « victime » meugle en signe d’approbation à l’énoncé des chefs d’accusation. C’est par cette saynète humoristique que démarre la vidéo de promotion de la « bretonne ». Un temps menacée d’extinction, la race sera mise à l’honneur au Salon de l’agriculture 2017, avec Fine dans le rôle de la vache égérie.

    Lire aussi : Les professionnels de la filière viande sur la défensive

    Des « paysans heureux » ? En ces temps de grande déprime agricole, l’expression sonne comme un oxymore. Fairerimer labeur avec bonheur est pourtant possible : « Je suis motivé et heureux d’aller au travail, assure Cédric Briand, au milieu d’un paisible troupeau noyé dans la verdure du bocage breton. « On nous dit souvent : “C’est étonnant, vous avez le sourire.” Comme s’il y avait là quelque chose d’anormal. » Avenant et volubile, ce fermier bio de 41 ans n’hésite pas à utiliser les grands mots : « satisfaction du travail accompli », « accomplissement d’idéaux », « fidélité à des valeurs ». « Les choses s’équilibrent », constate ce père de deux enfants marié à une infirmière libérale.

    Sauvegarde d’une race locale

    Pour lancer son projet de groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC), il lui a fallu se battre contre le scepticisme des banquiers. Cédric faisait le pari du bio, de la sauvegarde de la race locale et des circuits courts. « Non viable », « atypique », « trop peu de surface », « pas assez de production » : les financeurs ne se bousculaient pas au portillon. Douze ans plus tard, le GAEC a trouvé sa vitesse de croisière. Cédric et ses deux associés s’octroient chacun un salaire de 1 500 euros net après remboursement des emprunts et règlement des dépenses liées à l’exploitation de 45 vaches laitières sur une surface de 60 hectares.

    Travailler pour vivre et non vivre pour travailler 365 jours sur 365 : c’est la philosophie de ce trio de paysans bretons. A défaut de connaître la semaine de 35 heures, Cédric, Hervé et Mathieu s’autorisent chacun deux week-ends de repos sur trois et cinq semaines de congés payés par an. Un salaire correct et un bon équilibre travail-famille : ces deux conditions sont nécessaires mais loin de suffire à cette « réalisation de soi » à laquelle aspire Cédric Briand. C’est sa bretonne pie noir au pelage bicolore (comme la pie) qui vient compléter le tableau de ce bonheur dans le pré version breizh. « C’est ma 2 CV. Avec elle, je ne vais pas faire les 24 Heures du Mans. Et ça tombe bien, ce n’est pas mon intention », confie Cédric, qui reprend ce slogan publicitaire naguère utilisé pour une autre marque de voiture : « Elle est petite mais elle a tout d’une grande ! »

    « Cela me touche que des paysans aient des difficultés financières et n’aillent pas bien socialement. » Cédric Briand

    Avec ses 117 centimètres au garrot et près de 3 000 litres de lait par an, la bretonne n’a en effet rien d’une grosse cylindrée. C’est précisément pour cette raison que cette race locale a failli disparaître sous les coups de boutoir du productivisme agricole qui s’est imposé dans les années 1960. Seules la frisonne et la holstein, de grosses laitières, ont désormais droit de cité dans les champs de l’Armorique. Raillée pour sa petite taille, délaissée pour sa faible productivité, la cendrillon des prairies bretonnes aurait totalement disparu sans l’obstination d’une poignée de doux rêveurs soixante-huitards qui se battaient alors contre le scepticisme ambiant pour sauvegarder la race. La pie noir compte aujourd’hui 2 000 têtes de bétail et un réseau de 70 éleveurs professionnels.

    La faiblesse passée de la bretonne est devenue aujourd’hui sa force : elle fournit en petites quantités un lait nourrissant et typique qui plaît aux consommateurs lassés des goûts standardisés. A la ferme des Sept-Chemins, Cédric et ses associés fabriquent eux-mêmes beurre, crème, fromages frais, tomme et « gwell », un lait fermenté de grand-mère. Ces produits rustiques au goût crémeux sont ensuite directement vendus à la ferme, à des AMAP situées à Nantes, ces associations de mise en relation entre producteurs et consommateurs, ainsi qu’à des restaurateurs des environs. L’ancien conseiller technique agricole qui, dans sa vie d’avant, suivait à reculons la règle du« produire plus », se dit heureux d’être en accord avec ses valeurs grâce à un mode de production écologiquement responsable et économiquement viable.

    Donner envie aux agriculteurs

    « Et puis, il y a la reconnaissance sociétale », ajoute Cédric, bien conscient de l’image dégradée dont souffre l’agriculture conventionnelle. Mais le malheur des uns ne fait pas forcément le bonheur des autres. « Cela me touche que des paysans aient des difficultés financières et n’aillent pas bien socialement. Je ne m’en réjouis surtout pas, même si je ne m’en sens pas responsable. » Cédric Briand redoute de passer pour un donneur de leçons, criant son bonheur bio sur tous les toits. S’il ne cherche pas à faire du prosélytisme, il pense tout de même que son histoire peut « donner envie aux agriculteurs qui sont dans l’adversité et se posent des questions ».

    Pour l’heure, tous ces débats passent très au-dessus des cornes en forme de lyre qui ornent la tête de Fine, la future starlette du Salon de l’agriculture, et de ses copines paissant tranquillement dans un champ à l’herbe grasse. Certaines arborent d’ailleurs sur le front une petite touffe de poils blancs en forme de cœur. Comme un signe extérieur de bonheur sur la tête de la pie noir, aussi surnommée « la vache des paysans heureux ».

    Lire aussi : Le revenu des agriculteurs pourrait chuter de 26 % en 2016

     
  • admin9596 8:10 am le January 4, 2017 Permaliens  

    L’aigle aux Etats-Unis, le coq en France… pourquoi le Canada n’a-t-il pas d’oiseau national ? 

    Le mésangeai du Canada est décrit comme intelligent, résistant et peu farouche. Surtout, il est présent toute l’année sur l’ensemble du territoire canadien.

    Y avait-il trop d’oiseaux pour en choisir un seul ? À qui attribuer l’oubli ? Le mystère reste entier : pourquoi le Canada n’a-t-il pas d’oiseau national, comme les États-Unis ont l’aigle à tête blanche et la France le coq ? Nul ne sait l’expliquer, pas même au ministère du patrimoine canadien, responsable des symboles de la confédération. Au terme d’un long processus, enclenché par la Société géographique royale du Canada, le poste vacant devait être comblé début 2017, à temps – espérait-elle – pour les célébrations du 150anniversaire du pays. Mais Ottawa tergiverse. Peut-être parce que le projet plaisait trop à Stephen Harper, prédécesseur du premier ministre Justin Trudeau. Ou parce que ce dernier n’est pas convaincu que l’oiseau retenu est le bon.

    Il a fallu deux ans de débats passionnés pour que le choix de la Société géographique s’arrête sur le mésangeai du Canada – aussi appelé geai gris ou, en anglais, whiskey jack ou grey jay. La « une » du numéro de décembre de son magazine, le Canadian Geographic, s’orne d’une photo du gagnant. Sauf qu’on est loin du but, l’État fédéral refusant d’entériner la décision. « Pour l’instant, le gouvernement n’a pas l’intention de considérer l’adoption d’un oiseau à titre de symbole national », explique de manière laconique le ministère du patrimoine canadien.

    Le canard s’est fait déplumer

    L’affaire était pourtant bien engagée, avec un réel engouement populaire pour le sujet. Le Canadian Geographic avait lancé le bal en 2015 avec une vaste consultation pour sélectionner un oiseau parmi plus de 450 espèces fréquentant le territoire canadien. La tache était ardue. Il fallait trouver un oiseau présent dans les treize provinces et territoires et, si possible, qui n’ait pas déjà été choisi par l’un d’eux comme emblème !

    Le plongeon imbrin (dit aussi plongeon huard) est l’animal qui a remporté le plus grand nombre de suffrages auprès des Canadiens. Mais qui ne devrait pas devenir l’emblème national pour autant.

    Pour mener à bien son projet, la revue a fait voter les Canadiens. Le dépouillement des 50 000 votes a permis de dresser en août dernier une liste de cinq finalistes. Le plongeon huard, canard au cri envoûtant, est arrivé en tête, avec près de 14 000 votes, suivi par le harfang des neiges (près de 9 000 votes), le mésangeai du Canada (près de 8 000 votes), puis la bernache du Canada et la mésange à tête noire. Le 19 septembre, une équipe d’experts renommés a été convoquée au Musée canadien de la nature, à Ottawa, pour débattre du meilleur choix à faire parmi les « candidats ». Sur les réseaux sociaux, le hashtag #CanadaBird faisait alors fureur.

    « [Le mésangeai du Canada] incarne l’esprit amical des forêts boréales nordiques et des montagnes. » La Société géographique royale

    Le 16 novembre, le huard a été recalé.Non parce qu’il orne la pièce d’un dollar canadien, mais parce qu’il fuit le Canada au début de l’hiver et qu’il était déjà symbole aviaire de l’Ontario. Même scénario pour le harfang des neiges qui, bien que résident permanent canadien, est l’un des emblèmes du Québec. Restait le troisième sur la liste… Décrit comme intelligent, résistant et peu farouche, le mésangeai du Canada (de son nom latin Perisoreus Canadensis) est présent partout et toute l’année. « Il incarne l’esprit amical des forêts boréales nordiques et des montagnes » dont il est un indice de santé, en plus d’inspirer « des idéaux de conservation pour tous les types d’utilisation des terres dans le Nord », précise la Société géographique royale. Il a, en outre, son importance dans la culture autochtone et n’est pas déjà un emblème provincial ou territorial.

    « Vous n’allez jamais trouver un oiseau aussi amical et facile d’approche que le mésangeai », affirme David Bird, professeur émérite en biologie à l’Université McGill de Montréal et ornithologue réputé, qui avait défendu becs et ongles les couleurs de cet oiseau lors du débat public du 19 septembre. L’ex-ministre canadienne de l’environnement, Catherine McKenna, s’était alors montrée favorable. Mais sa collègue au ministère du patrimoine, Mélanie Joly, semblait moins pressée. Il faut dire que le choix ne fait pas l’unanimité. Certains Canadiens regrettent que le vote populaire n’ait pas été respecté ; d’autres se plaignent du choix d’un oiseau qu’ils ne voient jamais dans leur jardin. Aaron Kylie, rédacteur en chef du Canadian Geographic, réplique : « Ils ne voient pas plus de castor, qui est pourtant notre emblème animal ! »

     
  • admin9596 11:00 am le January 3, 2017 Permaliens  

    Au Laos, le 7e art sort de l’obscurité 

    Le documentaire vietnamien « Finding Phong », de Tran Phuong Thao, présenté à Luang Prabang, devrait sortir en France.

    On est loin du tapis rouge de la Croisette. Mais le Festival du film de Luang Prabang a une importance cruciale pour les cinéphiles du Laos. Du 2 au 7 décembre, la troisième ville du pays, belle endormie de 50 000 habitants nichée au creux de montagnes verdoyantes sillonnées par le Mékong, a accueilli 20 000 spectateurs. Sur la place principale, aux abords du mont Phousi et du marché de nuit, un écran géant dressé face à 1 000 chaises en plastique bleu suffit pour que la magie opère. Des enfants scrutent la toile avec des yeux émerveillés, des familles entières gloussent et s’invectivent au milieu de touristes sirotant une Lao Beer. Une atmosphère de fête telle qu’elle existait dans les foires de village d’antan.

    Seulement trois cinémas sur le territoire

    Pour sa septième édition, l’unique festival consacré au cinéma d’Asie du Sud-Est a diffusé trente-deux films en présence de vingt et un de leurs auteurs. Un pari osé dans une ville qui ne compte même pas une salle de cinéma !

    Car au Laos, deux décennies de guerre civile (1953-1973) ont eu raison de ce divertissement, pourtant populaire. Depuis, l’industrie cinématographique est étroitement liée au parti communiste et sert sa propagande, à l’instar de Red Lotus (1988), le film laotien le plus connu qui mettait en scène des amours contrariées sur fond de guerre. Aujourd’hui, malgré l’ouverture de trois cinémas dans le pays, les Laotiens sont plus habitués aux séries et films thaïlandais diffusés à la télévision, en raison de la proximité des deux langues. Les jeunes privilégient les DVD piratés ou visionnent des films sur Internet, le plus souvent sur leur téléphone portable.

    « Le Laos est un pays de 6 millions d’habitants avec un marché minuscule. Grâce au festival, nos films sont vus, appréciés, et les choses évoluent lentement. » Le réalisateur Xaisongkham Induangchanthy

    « Ce festival offre aux Laotiens une fenêtre sur l’ailleurs, se félicite son organisateur Gabriel Kuperman, un New-Yorkais de 31 ans expatrié en 2008. Mais leur montrer un blockbuster américain ou un film français leur parlerait sans doute moins que des films évoquant la région. »

    Comme le documentaire projeté en ouverture – Banana pancakes and the Children of Sticky Rice, réalisé par le Néerlandais Daan Veldhuizen –, qui raconte les frictions nées, à l’arrivée de routards dans un village isolé du nord du pays, de la quête d’authenticité des backpackers et de la soif de modernité des locaux. Une histoire universelle qui entre particulièrement en résonance à Luang Prabang, bourgade muséifiée qui, depuis son classement au patrimoine mondial de l’Unesco en 1995, subit et profite à la fois du boom du tourisme. On retiendra aussi Diamond Island, le film du Franco-Cambodgien Davy Chou, ou encore le documentaire vietnamien Finding Phong, de Tran Phuong Thao, qui suit le processus de transformation d’un transsexuel en femme – qui devrait sortir en France.

    Au-delà des frontières laotiennes, ce rendez-vous annuel permet de bâtir une communauté d’artistes et d’idées dans une région qui, de la Birmanie aux Philippines, est extrêmement variée. Pour la première fois cette année, dix jeunes réalisateurs ont été invités à un atelier mené par le renommé Tribeca Film Institute, sur l’art du pitch, étape fondamentale vers la recherche de financeurs et de diffuseurs. « Le Laos est un pays de 6 millions d’habitants avec un marché minuscule, détaille, sous son béret, le réalisateur Xaisongkham Induangchanthy. C’est dur de gagner sa vie avec le cinéma, mais, grâce au festival, nos films sont vus, appréciés, et les choses évoluent lentement. »At the Horizon, le thriller qu’il a produit, est le premier film laotien acheté par la chaîne américaine HBO. Le nombre de productions locales a triplé, pour passer à cinq ou six par an depuis l’essor du plus charmant festival du monde…

    Par Eléonore Sok-Halkovich

    Lire aussi : « Ma’Rosa » : scènes de survie à Manille, entre flics corrompus et menus trafics

     
  • admin9596 9:10 am le December 30, 2016 Permaliens  

    Ismaël Emelien, le bras droit d’Emmanuel Macron 

    Fin stratège et discret communicant, le Grenoblois de 29 ans est un rouage essentiel dans la campagne du candidat à la présidentielle et leader d’En marche !.

    Le Monde | 19.12.2016 à 10h34 • Mis à jour le19.12.2016 à 13h57 |Par Cédric Pietralunga

    Etudiant à Sciences Po, Ismaël Emelien a été repéré par DSK alors qu’il n’avait que 19 ans.

    Pilier d’En marche !

    Depuis le début de l’aventure, il est là, dans l’ombre. Conseiller « communication et affaires stratégiques » d’Emmanuel Macron à Bercy, Ismaël Emelien, 29 ans, a quitté le ministère de l’économie dès le printemps, quatre mois avant son patron, pour œuvrer au lancement d’En Marche ! C’est sur lui que repose aujourd’hui une bonne partie de la campagne de l’ex-inspecteur des finances, qui l’utilise comme sparring-partner pour affiner son projet « progressiste ».

    Ex-petite main de DSK

    Étudiant à Sciences Po, « Isma » n’a que 19 ans lorsqu’il se fait vamper par Dominique Strauss-Kahn, qui enseigne alors à l’école de la rue Saint-Guillaume. Embarqué dans la campagne de la primaire de 2006 – que DSK perdra –, il rejoint ensuite Gilles Finchelstein à la fondation Jean-Jaurès. Le politologue lui apprend le métier et le fait embaucher chez Euro RSCG (devenu Havas Worldwide), la boîte de com’ dirigée par Stéphane Fouks, l’un des plus proches amis de Manuel Valls.

    Ami de sept ans

    C’est en 2009 qu’Ismaël Emelien rencontre pour la première fois Emmanuel Macron, devenu banquier chez Rothschild après avoir été le rapporteur de la commission Attali. Le courant passe entre les deux jeunes hommes pressés, qui ne se quitteront plus et envisageront même de créer une entreprise ensemble après le départ d’Emmanuel Macron de l’Élysée. Barbe de trois jours et grosses lunettes, le Grenoblois est aujourd’hui le plus proche confident du candidat, qui apprécie sa franchise associée à une nature discrète voire mutique.

    Tacticien innovant

    « Ismaël, c’est le meilleur stratège politique de Paris », estime Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne, think tank libéral présidé par Henri de Castries, l’ex-patron d’Axa devenu conseiller de François Fillon. Le jeune conseiller essaie en tout cas de mener sa campagne autrement : il travaille avec la start-up de stratégie électorale Liegey Muller Pons et avec celle d’analyse sémantique Proxem, pour que son candidat colle au plus près des attentes des Français.

    Lire aussi : En campagne aux Antilles, Emmanuel Macron ne veut pas être « un Père Noël »

    Lire aussi : Ces militants qui marchent avec Macron

    •  Cédric Pietralunga

      Journaliste au Monde
      SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter
     
  • admin9596 2:47 pm le December 29, 2016 Permaliens  

    Aux Etats-Unis, l’ecstasy bientôt en pharmacie ? 

    La MDMA aurait un effet durable sur le syndrome de stress post-traumatique.

    Tony Macie avait tout essayé, au point de devenir dépendant aux médicamentsque lui prescrivait son médecin pour se défaire du syndrome de stress post-traumatique (PTSD)rapporté de ses missions en Irak. Jusqu’au jour où ce vétéran américain découvrit l’ecstasy. Cette drogue plus répandue dans les soirées débridées que dans les cabinets médicaux a changé sa vie. Comme celle de la centaine de patients, qui, comme lui, ont participé à un programme expérimental utilisant la MDMA (méthylènedioxyméthamphétamine), son nom scientifique.

    Couplé à des séances de psychothérapie, le traitement mis en place par la Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies, une organisation à but non lucratif qui promeut l’utilisation médicale des drogues comme le LSD ou la marijuana, a visiblement convaincu les autorités sanitaires américaines. La puissante Food and drug administration (FDA) vient d’autoriser l’association à lancer une nouvelle phase d’expérimentation. Destinée cette fois à plusieurs centaines de patients, elle démarrera en 2017. Ce feu vert constitue la dernière étape avant la mise sur le marché de l’ecstasy pour le traitement des PTSD et d’autres types de dépressions. Cette amphétamine, qui agit comme un stimulant sur le système nerveux, pourrait alors rejoindre dès 2021 les rayons des pharmacies. Aux Etats-Unis, elle a été déclarée illégale au milieu des années 1980, alors qu’elle commençait sa percée dans les boîtes de nuit.

    « Si ces résultats se confirment, ce sera une avancée. Car nos meilleures thérapies ne sont d’aucun secours pour 30 à 40 % des patients »

    Charles R. Marmar, psychiatre

    Selon les résultats de l’étude qui a convaincu la FDA, après douze semaines de psychothérapie et trois prises d’ecstasy sous contrôle médical, plus de deux tiers des patients ne présentaient plus aucun signe de PTSD, y compris sur le long terme. Dans les entretiens donnés aux médecins, les patients – des vétérans mais aussi d’anciens pompiers, policiers et victimes d’abus sexuels – expliquent que non seulement la drogue les a aidés à surmonter des souvenirs douloureux, mais qu’elle a contribué à soigner leur addiction à l’alcool ou à d’autres médicaments. Le traitement devrait être développé pour traiter les cas d’autisme ou la dépression liée aux maladies incurables.

    Lire aussi : La MDMA, la « drogue de l’amour », fait son retour en Europe

    Nouvelle étape

    « Si ces résultats se confirment, ce sera une avancée, a reconnu, dans le New York Times, Charles R. Marmar, un psychiatre spécialiste des malades souffrant de stress post-traumatique, étranger à l’expérimentation. Car nos meilleures thérapies aujourd’hui ne sont d’aucun secours pour 30 à 40 % des patients. » La santé mentale des anciens soldats rentrés d’Irak ou d’Afghanistan avec des troubles psychiques préoccupe depuis des années les pouvoirs publics américains. Au-delà des traitements classiques à base d’antidépresseurs et de psychothérapie, le recours à la marijuana médicale s’est développé dans la vingtaine d’Etats qui en autorisent l’usage thérapeutique. L’arrivée de l’ecstasy constituerait une nouvelle étape, mais elle ne fait pas l’unanimité.

    Certains scientifiques mettent en garde contre les phénomènes d’addiction liée à cette drogue « feel good », dont un usage prolongé peut provoquer des dommages sur le cerveau. Que ces substances soient administrées sous contrôle médical ne prémunit en rien des effets désastreux sur les patients. Ainsi, les Etats-Unis font face à un grave problème de santé publique, lié à l’addiction de milliers de personnes aux antidouleurs. Une étude du Centers for desease control and prevention, parue le 8 décembre, a une nouvelle fois alerté sur le nombre de morts dues aux overdoses d’antidouleurs, en augmentation de 4 % : en 2015, 17 536 Américains y ont succombé.

    Lire aussi : Stress post-traumatique : de la prévention au soin

     
  • admin9596 4:09 pm le December 28, 2016 Permaliens  

    Tom Ford – Tommy Hilfiger : quand la mode se mêle de politique 

    Tom Ford et Tommy Hilfiger, deux visions de l’Amérique.

    Tom Ford

    Démocrate. Le 30 novembre, à la question de savoir s’il allait habiller Melania Trump, le créateur Tom Ford, 55 ans, à la tête de sa propre marque, a répondu : « Elle ne représente pas nécessairement l’image que je veux donner. » Démocrate de longue date, il a ajouté que ni Melania Trump ni Hillary Clinton – si elle avait été élue – ne devraient porter ses habits : « Ils sont trop chers. »

    Roi du porno-chic. En 1994, Tom Ford prend la direction créative de Gucci. Cinq ans plus tard, il prend aussi les rênes d’Yves Saint Laurent. À la tête des deux marques, il impose le porno-chic, autant dans les tenues que dans les campagnes de publicité. Ce qui lui vaut les surnoms d’« Homo le plus hétéro du monde » et de « Roi du sexe ». Ce qui ne l’empêche pas d’être en couple depuis 1986.

    Cinéaste. En septembre, il remportait le Lion d’argent du Grand Prix du jury à la Mostra de Venise pour Nocturnal Animals, en salle le 4 janvier 2017. Ce thriller avec Jake Gyllenhaal et Amy Adams est sa seconde réalisation, sept ans après A single man.

    Pas pressé. Depuis août, il a mis en vente le ranch du Nouveau-Mexique où il a grandi. Une bâtisse conçue par l’architecte japonais Tadao Ando, avec un parc de 9 000 hectares (la superficie de Manhattan) et des écuries… Le bien n’a pas trouvé preneur, sans doute à cause du prix prohibitif de 75 millions de dollars (70 millions d’euros).

    Tommy Hilfiger

    Apolitique. « Je pense que Melania est une très belle femme, et n’importe quel designer devrait être fier de l’habiller »,a déclaré Tommy Hilfiger, 65 ans, au quotidien spécialisé Women’s Wear Daily. Le styliste, qui affirmait en avril à Paris Matchêtre « un jour (…) républicain ; un autre, démocrate », a déjà fait poser Ivanka Trump, fille de Donald, dans une de ses publicités.

    Prince du preppy. Depuis ses débuts, dans les années 1980, il puise dans les codes du look « preppy ». Soit l’allure vestimentaire de la bonne société américaine, blanche et huppée. À partir des années 1990, l’univers du hip-hop se met à porter ses tenues. Son fils, Richard Hilfiger, plus connu pour son comportement agité et sous stupéfiants, s’est lancé dans le rap, sous le pseudonyme Rich Hi.

    Écrivain. American Dreamer (« le rêveur américain ») : c’est sous ce titre que Tommy Hilfiger a sorti, début novembre, son autobiographie. Il y revient surtout sur la success story de sa marque, avec un chiffre d’affaires de 6,5 milliards de dollars en 2015.

    A toute allure. Le 19 janvier 2017, Tommy Hilfiger vendra aux enchères sa Ferrari, un modèle Enzo, l’une de ses nombreuses voitures de luxe. Intérieur cuir noir et marron, couleur rouge vif, le bolide, datant de 2003, n’a que 6 000 kilomètres au compteur. Selon la presse spécialisée, la voiture pourrait partir pour 2 millions d’euros.

     
  • admin9596 9:18 am le December 26, 2016 Permaliens  

    Comment collecter le caca dans l’espace ? 

    Les toilettes de la Station spatiale internationale.

    L’anecdote ne laissera pas de trace dans les annales de la conquête spatiale, mais elle est authentique :après une sélection impitoyable et huit ans d’entraînement acharné, Thomas Pesquet, réalisant enfin son rêve étoilé, s’est vu confier comme première mission à bord de la Station spatiale internationale (ISS)… de réparer les toilettes. Eh oui, les astronautes, s’ils ont l’étoffe des héros et tutoient les étoiles, font pipi et caca comme tout le monde.

    Sauf que là-haut, en l’absence de gravité, tout est compliqué – et singulièrement les contingences hygiéniques. Déjà, pas de WC, mais des WHC (« waste and hygiene compartment »), cela sonne plus high-tech… Ces toilettes à 20 millions de dollars (19,2 millions d’euros) sont un luxe, à l’échelle de l’ISS (110 × 72 × 20 mètres, 430 tonnes) : le luxe d’un hôtel spatial mille étoiles.

    En fait, ce réceptacle est une sorte d’aspirateur : le flux d’air attire automatiquement les déchets, liquides et solides, qui sortent du corps. Pour uriner, un simple entonnoir ; pour déféquer, un sac, comme celui d’un aspirateur, que l’on referme hermétiquement après usage. Les sacs contenant les déchets solides sont stockés puis rassemblés et finissent, avec d’autres déchets, dans des conteneurs.

    J’ai l’impression d’être dans @BigBangTheory! Hier avec @AstroPeggy on a passé une bonne partie de la journée à rép… https://t.co/Q6geKSULpC

    — Thom_astro (@Thomas Pesquet)

    Largués de la station, ces derniers brûlent dans l’atmosphère terrestre et y tracent dans le ciel de jolies étoiles filantes. L’urine des astronautes, quant à elle, est trop précieuse pour être simplement évacuée. Elle est recyclée pour en extraire de l’eau pure, laquelle sera consommée de nouveau, comme l’explique l’astronaute américain Don Pettit : « Le café d’hier devient le café d’aujourd’hui. »

    Matières fécales… et filantes

    Mais les astronautes ne restent pas confinés dans leur station. Et quand ils enfilent leur combinaison spatiale pour sortir, réparer les panneaux solaires ou changer les batteries, ils peuvent, hélas, ressentir aussi une grosse envie de faire pipi… ou pire. Ainsi, en 2001, l’Américaine Susan Helms est restée dehors… près de neuf heures ! Dans ces conditions, une seule solution, bien sûr : porter des couches. Tous les spationautes passent par là.

    Lors du décollage à bord du Soyouz russe, les cosmonautes sont équipés de scaphandres, dans lesquels ils marinent pendant des heures. Lors du retour sur Terre, idem. Pour les agences spatiales, ce problème d’hygiène se double d’un problème médical. Des astronautes qui, pour une raison ou une autre, devraient rester en scaphandre plusieurs jours d’affilée mettraient leur santé, voire leur vie, en danger.

    D’où le très sérieux Space Poop Challenge (le concours du caca de l’espace) lancé par la Nasa. Objectif de l’agence spatiale américaine : débarrasser, enfin, les astronautes de leurs couches, qui seraient remplacées par un système intégré au scaphandre spatial, et qui serait capable de collecter urine, matière fécale et pertes menstruelles pendant six jours !

    Un problème éculé depuis cinquante ans

    Contrainte supplémentaire : ce système devrait conserver ces déchets organiquessans qu’ils soient en contact avec le corps de l’astronaute. Un véritable défi technique, contrastant avec la simplicité des besoins naturels de l’être humain.

    Et si la NASA a créé ce challenge public, en espérant qu’un génie de concours Lépine trouve LA solution, c’est que, depuis un demi-siècle, ses meilleurs ingénieurs se cassent les dents sur ce trivial problème de « pipi caca ». Vous avez jusqu’au 21 décembre pour proposer votre solution, et tenter de gagner 30 000 dollars.

    Si elles peuvent faire sourire, les préoccupations de l’agence spatiale américaine ne sont pas sans fondement : la NASA met actuellement au point son prochain lanceur géant, le SLS (Space Launch System), associé au futur vaisseau Orion, lesquels pourraient, dans une décennie, ramener les astronautes sur la Lune, ou les emmener sur Mars. Personne ne sait aujourd’hui à quelles situations d’urgence les astronautes pourraient être confrontés, mais l’agence ne veut pas prendre le risque de voir une future mission interplanétaire mise en péril par une banale infection bactérienne…

    Lire aussi : Test au sol réussi pour une fusée du futur lanceur lourd de la NASA

    Serge Brunier

     
  • admin9596 1:33 am le December 24, 2016 Permaliens  

    A Hongkong, la vie dans un « appartement capsule » de 2 m² 

    Sandy Wong, le jeune entrepreneur cantonais qui a conçu ces appartements capsules, a vite pris la mesure de la pénurie de logements à Hongkong.

    C’est par analogie avec les capsules spatiales que Sandy Wong a nommé « appartement capsule »le nouveau type de logement qu’il a inventé et vient de mettre en location à Hongkong. Arrivé dans l’ancienne colonie britannique il y a seulement trois mois, ce jeune entrepreneur cantonais a rapidement saisi l’ampleur du problème immobilier et proposé une solution… encore plus radicale que tout ce que Hongkong avait connu jusqu’alors.

    L’allure de ses cabines, qui s’empilent dans des locaux sommaires un peu partout dans la ville, est futuriste : plastique blanc aux formes arrondies et lumière fluo. Question surface des « appartements » à louer, il existe deux modèles, qui diffèrent seulement de 20 cm2: on passe de 23 à 25 pieds carrés, soit de 2,1 à 2,3 m2, avec une hauteur sous barrot de 1,10 m. Claustrophobes s’abstenir. Il n’y a évidemment pas de fenêtres mais un miroir arrondi.

    « La capsule offre comme équipement une lumière au plafond, une liseuse, du Wi-Fi, un écran télévisé et de l’air conditionné »,a expliqué Sandy Wong au South China Morning Post.Les locataires partagent salle de bains et cuisine ; et la porte de leur chambre se verrouille par une carte électronique comme les chambres d’hôtel.

    Un vrai besoin

    Son prix d’appel pour le lancement était de 2 500 dollars hongkongais (300 euros) par mois mais les internautes lui ayant fait remarquer qu’il cassait le marché, il est vite passé à 2 800 dollars hongkongais (335 euros). Même à ce prix-là, toutes ses capsules ont été réservées en quinze jours. Sandy Wong espère ouvrir mille capsules supplémentaires d’ici à un an car son offre répond, selon lui, à une vraie demande, notamment pour les employés qui font des journées très longues, loin de chez eux, ou pour les couples en crise.

    Ces cabines peuvent répondre au besoin de logement des employés aux horaires à rallonge ou des couples en crise.

    Selon les statistiques officielles, plus de 90 % des moins de 25 ans sont encore chez leurs parents. Et certains couples mariés ne vivent toujours pas ensemble, faute de pouvoir louer leur propre logement. Pour répondre au manque d’intimité que cette crise du logement suscite, nombre d’entre eux ont d’ailleurs recours à des hôtels de passe.

    Plus de 200 000 personnes vivent encore dans des maisons-cages et appartements subdivisés.

    Hongkong a toujours eu une sombre réputation en matière de logement.Lors du boom d’après-guerre, les maisons-cages de Hongkong – soit des lits superposés grillagés – ont offert à des centaines de milliers d’ouvriers venus de Chine continentale une solution qui se voulait provisoire. Mais le modèle s’est pérennisé et le gouvernement a du mal à l’éradiquer. Aujourd’hui, plus de 200 000 personnes vivent encore dans ce type d’habitat (maisons-cages et appartements subdivisés). Quant à la majorité des Hongkongais, ils habitent dans d’immenses HLM, réunies en grappes dans des cités-dortoirs. Le lancement en novembre d’un nouveau programme immobilier de bon standing proposant des appartements de 14 m2 dans le quartier de Wan Chai sur l’île de Hongkong a lui aussi rappelé l’état alarmant de la situation.

    Les baux commerciaux ont également atteint des sommets. La boutique Abercrombie & Fitch qui occupait un magnifique immeuble d’avant-guerre du quartier Central sur Pedder Street, l’équivalent de l’avenue Foch au Monopoly de Hongkong, a annoncé en novembre mettre la clé sous la porte. Le loyer mensuel était de 850 000 euros. À quand les boutiques-capsules ?

    Lire aussi : A Hongkong, l’opérateur du métro est avant tout un promoteur immobilier

     
  • admin9596 1:37 am le December 23, 2016 Permaliens  

    La parenthèse enchantée 

    Il y a tout juste vingt-cinq ans,le 26 décembre 1991, l’URSS cessait d’exister. L’aboutissement d’une vague de réformes menées depuis 1985 par Mikhaïl Gorbatchev. Durant cette période de transition, un vent de liberté soufflait à Moscou, Erevan ou Tachkent. On parlait alors de restructuration (“perestroïka”) et de transparence (“glasnost”). Saisis au crépuscule des années 1980, les clichés du photographe belge Carl De Keyzer racontent l’espoir du changement. Bientôt balayé par l’amertume. Ici Saint-Pétersbourg (Leningrad à l’époque), en 1988.

     
  • admin9596 8:48 pm le December 21, 2016 Permaliens  

    Russell Westbrook, prodige du basket et de la mode 

    Ses prouesses sportives l’ont hissé au Panthéon de la NBA. Rien ne semble arrêter le basketteur vedette d’Oklahoma City, aussi à l’aise avec un ballon que dans les défilés de mode.

    Le Monde | 14.12.2016 à 10h26 |Par Juliette Branciard

    Le basketteur américain Russell Westbrook.

    Successeur de Jordan

    La NBA a son nouveau prodige. Avec 28 points, 17 rebonds et 12 passes décisives face aux New Orleans Pelicans, le meneur de jeu de l’Oklahoma City Thunder enchaînait dimanche 4 décembre sa cinquième victoire consécutive, conclue avec un « triple double ». Un exploit extrêmement rare qui n’avait pas été égalé depuis le légendaire Michael Jordan en 1989.

    Terreur des terrains

    Avec son 1,91 m pour 91 kg, Russell Westbrook fait partie des meneurs de jeu les plus athlétiques de la compétition. Aussi puissant sous le panier qu’agile loin de l’arceau, le numéro 0 de l’Oklahoma City Thunder fait vivre un calvaire à ses adversaires. Son premier triple double en 2009, un an après son arrivée en NBA, a marqué les esprits. Ses coéquipiers le surnomment depuis « Mr Explosive ».

    Champion californien

    Russell Westbrook lors du match opposant son équipe Oklahoma City Thunder aux Houston Rockets, le 9 décembre.

    Russell Westbrook est né à Long Beach, en Californie. Enfant de la banlieue de Los Angeles, il a fait ses études à la prestigieuse UCLA, où il a rencontré son épouse. Les citoyens de Los Angeles rêveraient de le voir chez les Lakers, succéder à Kobe Bryant, star de la NBA qui a raccroché cette année après vingt ans de carrière. Mais il leur faudra attendre au moins 2019, date de la fin de son contrat avec Oklahoma City.

    Profession Styliste

    Sa reconversion future est déjà toute trouvée. Le sportif, passionné de haute couture, est un habitué des défilés au côté de son amie Anna Wintour. Toujours habillé à la pointe de la mode, il est lui-même styliste pour plusieurs marques, notamment la luxueuse enseigne Barneys New York, mais aussi pour Jordan Brand, la griffe personnelle de Michael Jordan. Sportswear mais non moins chic grâce à lui.

    Lire aussi : NBA : Russell Westbrook dans les pas de Michael Jordan

    • Juliette Branciard

     
c
compose new post
j
next post/next comment
k
previous post/previous comment
r
reply
e
edit
o
show/hide comments
t
go to top
l
go to login
h
show/hide help
shift + esc
cancel