La fin de la Syrie ?
Lorsque le conflit syrien a éclaté, en mars 2011, Bachar al-Assad semblait susceptible d’être évincé, à l’instar d’autres hommes forts balayés par le Printemps arabe. Huit ans plus tard, Assad est toujours président, mais d’un pays déchiré et démoli. Maintenant, une grande question est: qui va payer pour reconstruire la Syrie? La facture est grande. L’Organisation des Nations Unies estime le coût de la reconstruction à 250 milliards de dollars (environ quatre fois le PIB de la Syrie avant la guerre ou environ la taille de l’économie égyptienne). La Russie veut que l’Occident paye; son soutien militaire est essentiel à la survie du régime Assad, mais il a ses propres contraintes économiques. Cependant, les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont catégoriquement refusé, en l’absence de changements politiques significatifs. Une porte-parole de l’ambassade de France m’a récemment annoncé une porte-parole de l’ambassade de France. L’automne dernier, Nikki Haley, alors ambassadeur des États-Unis auprès de l’Organisation des Nations Unies, a qualifié d’absolue la poussée de la Russie pour le soutien de l’Occident. Cela laisse 18 millions de personnes, environ un tiers des qui sont des réfugiés face à un avenir incertain dans un pays dont la situation est bien pire qu’au début du conflit. La reconstruction demeure essentielle malgré le retrait de la plupart des troupes américaines par Donald Trump, signalant le peu d’appétit de Washington pour un engagement accru en Syrie. Théoriquement, un effort de reconstruction réussi pourrait permettre à des millions de Syriens déplacés de rentrer chez eux. (Bien entendu, le problème de la sécurité en Syrie resterait.) Mais tant que certaines parties du pays resteront invivables, la crise des réfugiés qui sévit dans l’Europe ces dernières années risque de s’exacerber, exposant potentiellement de nombreuses autres générations de Syriens à vivre camps de réfugiés à la merci de pays hôtes souvent hostiles. La Russie, qui est intervenue dans le conflit en 2015 et tient à préserver son influence régionale retrouvée, ne peut assumer le coût de la reconstruction. Son économie est en ruine, aggravée par les sanctions imposées à la suite de son invasion de la Crimée en Ukraine en 2014 et de son ingérence dans les élections américaines de 2016; la menace de nouvelles mesures punitives sur la saisie en novembre de navires ukrainiens situés à proximité du détroit de Kertch et de la mer d’Azov, que les deux pays partagent en vertu d’un traité de 2003; et bas prix du pétrole. Mais Moscou a tenté sans succès de faire payer la communauté internationale. Les États-Unis et l’Europe ont fait des réformes, y compris une transition politique, une condition préalable à tout rôle dans la reconstruction. Ils misent également sur le fait que les principaux soutiens d’Assad, tant internes qu’externes, se rendront compte qu’un soutien continu pour lui maintiendra les cordons de la bourse. «Assad est l’un des principaux obstacles à la réhabilitation de la Syrie et, à terme, la classe des affaires alaouites et ceux qui soutiennent le régime à l’extérieur constateront qu’il est un handicap et un albatros qui se développera», a récemment déclaré à l’Atlantique un diplomate occidental. Le diplomate a ajouté: «On me dit qu’avant la guerre, le budget d’investissement 60 milliards de dollars, et l’année dernière, le budget d’investissement était de 300 millions de dollars, dont seulement 20% ont été réellement dépensés. Non seulement ils n’ont pas l’argent, mais ils n’ont pas la capacité administrative [ou] politique de construire le pays. «