Caméras-piétons

L’on pourrait penser que cette mesure est une réponse à l’affaire Théo, mais ce serait en fait refaire l’histoire : cette mesure a été décidée en décembre, soit bien avant les récents événements : depuis ce mercredi, les policiers enregistrent les contrôles d’identité auxquels ils procèdent, dans quelques 23 zones de sécurité prioritaires. Les enregistrements sont obligatoires et sont rendus possibles par des caméras portatives. Cette expérience a été prévue par la loi votée en décembre dernier à l’assemblée nationale. Parmi les 23 sites sélectionnés, figurent en particulier des ZSP du Paris intra muros, de même que des départements au nombre desquels la Haute-Garonne.
Ce n’est pour l’heure qu’un test, qui doit pour rappel être validé par le Conseil d’Etat. Mais c’est à l’évidence une excellente mesure qui a été prise. Ce procédé est appliqué depuis plusieurs années dans certains pays, et a nettement confirmé son rôle. Le but de ce dispositif est de tranquilliser les personnes au moment d’une intervention : les représentants de l’ordre peuvent ainsi établir qu’ils ont respecté les règles, et les habitants ont des images à disposition en cas de dérive. Le dispositif est donc sur le papier favorable à tous les acteurs. Last but not least, cette disposition pourrait permettre de faire l’économie de rapports textuels, ce qui pourrait réduire un peu la lourdeur administrative.A la fin de l’expérimentation, les DG de la Police et de la Gendarmerie Nationales remettront un rapport évaluant l’impact de ces témoins électroniques sur le déroulement des contrôles d’identité. Si ce dispositif est appliqué à l’échelle nationale, des scandales tels que celui du jeune Théo en Seine-Saint-Denis devraient donc ne plus être possibles. L’initiative a été bien accueillie par tous les acteurs ! Ces 2600 caméras-piétons devraient d’ailleurs bientôt doublées.