Transactions et levées de fonds restent stables
In Extenso (4.500 emplois, 360 M€ de CA sur l’exercice 2014 – 2015, membre du groupe Deloitte) fait partie des leaders français de l’expertise comptable. Dans le Sud-Ouest, le réseau compte 20 cabinets membres, 18 associés, et réalise un CA supérieur à 20 M€. Sa clientèle est essentiellement constituée de TPE et PME valorisées moins de 30 M€. Le conseil en cession, acquisition, transmission et financement est regroupé sous la marque In Extenso Finance & Transmission, qui emploie une quarantaine de spécialistes pour un CA de 5 M€. Nommée il y a quelques mois pour y développer l’activité, Marylène Etienvre en est la responsable pour la région Sud-Ouest. Avec Christophe Estivin, président d’In Extenso Finance & Transmission, et Marc Sabaté, directeur des opérations d’In Extenso, elle observe donc avec attention les opérations stratégiques des entreprises.
« En France seulement 20 % des entreprises sont transmises à la famille, observe Marc Sabaté. C’est un chiffre faible, voire mauvais comparé aux 50 % relevés en Allemagne par exemple. 15 % disparaissent ou sont mal cédées. 20 % sont transmises aux salariés, souvent aux cadres, une tendance qui se renforce. Enfin, 50 % sont cédées, parfois avec transfert du siège. Ces chiffres s’expliquent notamment par une problématique culturelle liée à la société française, le patron pensant souvent que la cession est le seul moyen d’assurer sa retraite, et par le manque d’aménagements fiscaux en faveur de la transmission familiale. Mais dans tous les cas, le cédant cite parmi ses priorités en premier la pérennité de l’entreprise, puis le projet du repreneur, puis le maintien des emplois. »
Pas d’effet « présidentielle » ?
Interrogé sur l’éternel fossé entre des banques qui disent avoir de l’argent à prêter et des entrepreneurs qui ne trouvent pas de financement, Christophe Estivin apporte une réponse en plusieurs temps :
« Nous ne ressentons pas de difficultés bancaires. Il y a des règles à respecter et parfois, on oublie que les prêts bancaires ne sont pas là pour se substituer aux fonds propres. Mais au-delà, on peut observer que l’organisation des banques a changé. Si une partie des process a été industrialisée, le marché des TPE et des petites PME, qui réalisent moins de 5 M€ de CA et chez qui il est rare que l’on trouve un directeur des affaires financières, n’est pas industrialisable. Au-dessus de cette barre des 5 M€, elles deviennent des clientes Affaires. Mais en-dessous, pour ces clients intermédiaires, c’est un peu un no man’s land. Notre métier, c’est d’aller chercher cette clientèle et de l’aider à trouver les bons interlocuteurs lors de ses opérations stratégiques. »
Sur l’année écoulée, le volume de transactions suivies par In Extenso Finance & Transmission est resté à l’étale par rapport à l’an passé, indiquent Marylène Etienvre, Christophe Estivin et Marc Sabaté, avec une valeur moyenne de capitaux tournant autour de 500 M€. En revanche, toujours selon In Extenso Finance & Transmission, le marché de la levée de fonds a été plutôt baissier, même si depuis l’été dernier la dynamique des opérations a affiché une petite progression. Cependant une bonne nouvelle semble poindre à l’horizon :
« En 2011-2012, tout le monde s’était arrêté. Cette fois, malgré l’approche de l’élection présidentielle française, on ne note pas de changements manifestes. Le fait politique n’a pour l’instant pas impacté les opérations, l’attentisme ne semble pas de mise », notent les trois experts.
Dans cette situation, ni l’ex-Aquitaine ni la Gironde ne tirent particulièrement leur épingle du jeu. Ces deux territoires restent dans la moyenne française, même si les secteurs des services, du tourisme, de l’hôtellerie et du bâtiment marchent bien. Mais « les projecteurs sont braqués sur Bordeaux depuis quelques mois et avec la mise en service prochaine de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Paris, des repreneurs ont envie de venir », notent Christophe Estivin et Marc Sabaté.
« De très gros efforts ont été faits pour rendre la ville plus agréable et attractive. Si on ne voit pas encore de changements majeurs chez les PME et ETI, hors secteurs porteurs, nous ne sommes pas du tout inquiets pour Bordeaux et c’est bien pour cela que nous cherchons à nous y renforcer. »