Quand Trump était comédien pour Woody Allen
Et si la tragédie survenue le 9 novembre ne résidait pas dans l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis mais dans sa retraite anticipée du grand écran ? La carrière cinématographique du nouveau résident de la Maison Blanche est aussi fulgurante que brillante. Contrairement à l’un de ses prédécesseurs républicains, l’ex-acteur Ronald Reagan, le milliardaire n’a jamais tenu le haut de l’affiche. Pas plus qu’il n’a tenu un autre rôle que lui-même.
Maman, j’ai voté pour Trump
Au cinéma, Donald Trump interprète toujours Donald Trump, et joue sur le principe qu’il sera immédiatement reconnu par le spectateur. Ronald Reagan était un acteur, souvent mauvais, mais pas toujours. En revanche, Donald Trump est une célébrité, rien d’autre, mais qui hante le cinéma américain des années 1990 et du début des années 2000. Ainsi, dans Maman, j’ai encore raté l’avion (1992), le gamin incarné par Macaulay Culkin, de nouveau oublié par ses parents, erre dans un hôtel de luxe à New York, où il croise inévitablement le milliardaire. C’est l’un des traits majeurs de la présence fugace de Trump au cinéma. Il semble dans les années 1990 que New York au cinéma ne puisse être tout à fait New York sans son apparition.
Dans Zoolander (2001), de Ben Stiller, la plus grande comédie sur l’univers de la mode, où le réalisateur tient le rôle-titre d’un mannequin débile, Trump apparaît devant le micro d’un journaliste de télévision pour déclarer, aux côtés de son épouse, Melania Knauss-Trump, future première dame : « Sans Derek Zoolander, le mannequinat homme ne serait pas ce qu’il est devenu. »
Tout est possible
Dans le bien nommé Celebrity (1998), de Woody Allen, Kenneth Branagh, un romancier devenu journaliste, croise Leonardo DiCaprio, Charlize Theron et l’incontournable milliardaire.
Même type d’apparition pour Studio 54 (1999), de Mark Christopher, sur la célèbre boîte de nuit new-yorkaise devenue le centre de gravité du disco dans les années 1970, Donald Trump apparaît aux côtés du mannequin Cindy Crawford, du chanteur Art Garfunkel et de la vedette du cinéma porno Ron Jeremy. Parfois, Donald Trump parle de lui, comme dans Les Chenapans (1994), où il incarne un magnat du pétrole qui hurle à son enfant : « Tu es le meilleur fils que l’on puisse s’offrir. » À cette époque, tout semblait possible pour Trump, il était l’un des symboles de la prospérité des années Clinton, et il était convaincu de pouvoir tout s’offrir. Même la Maison Blanche.
Extraits de films ou séries dans lesquels Trump joue son propre rôle
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