Roselyne Bachelot et Jean-Louis Debré, des politiques très cathodiques

S’ils partagent une même aversion pour Nicolas Sarkozy, les deux ex-ministres ont un autre point commun : leur franc-parler. Un talent qu’ils exercent dans de nouvelles émissions radio et télé.

Roselyne Bachelot

Roselyne Bachelot et Jean-Louis Debré.

Femme libérée. Ministre sous Jacques Chirac, puis sous Nicolas Sarkozy, Roselyne Bachelot a dû tenir sa langue, ­volontiers féroce. Il ne lui a fallu que cinquante jours après la défaite de Nicolas Sarkozy, en 2012, pour exercer son droit d’inventaire, dans A feu et à sang (Flammarion).

Télé plus que radio. L’ancienne ministre n’a mis que cinq mois pour se faire une place à l’antenne de D8. Elle passe cette année à la radio, sur RMC, où elle reprend la case de l’ex-star du X ­Brigitte Lahaie, à 15 heures, avec son émission « 100 % Bachelot ». Elle œuvre aussi à la matinale de France Musique, où elle décerne ses « coups de cœur ».

Machine bien rodée. Fille du député gaulliste Jean Narquin, Roselyne Bachelot a d’abord été pharmacienne. Mais elle est ­surtout connue pour soigner ses formules. Naguère, son père expliquait qu’elle était prête à perdre un ami pour un bon mot. Cette verve est aujourd’hui son fonds de commerce.

Fillonniste de cœur. Bien que retirée de la politique, Roselyne Bachelot, âgée de 69 ans, n’hésite pas à commenter l’actualité de ses anciens ­camarades. Amie de François Fillon, ses flèches les plus acérées sont pour Nicolas Sarkozy.

Jean-Louis Debré

Sage encanaillé. Ancien ministre de l’intérieur (1995-1997), ex-président de l’­Assemblée nationale (2002-2007), Jean-Louis Debré a présidé le Conseil constitutionnel, jusqu’en mars 2016. Il s’est vite libéré de son devoir de réserve, en écrivant Ce que je ne pouvais pas dire(Robert Laffont) et en a fait la promo sur les plateaux télé.

Radio plus que télé. Jean-Louis Debré vient de faire ses débuts de chroniqueur sur Europe 1, dans l’émission « La Cour des grands », présentée par ­Alessandra Sublet. Il est aussi attendu en octobre sur Paris ­Première, où il doit animer une émission culturelle, à la programmation irrégulière.

Chroniqueur en rodage. Fils de l’ancien premier ministre Michel Debré, la nouvelle recrue d’Europe 1 se faisait corriger ses ­dissertations par André Malraux. D’abord juge d’instruction, puis raillé en imbécile de service du gouvernement, il est plus connu pour son goût des blagues potaches que pour son érudition, pourtant bien réelle.

Chiraquien devant l’éternel. A 71 ans, il partage avec sa consœur un rejet viscéral de l’ex-patron des Républicains. Sa carrière s’est faite sous le sceau d’une absolue fidélité à Jacques Chirac, qu’il continue de revoir régulièrement.