Un colloque sur le burkini ?

Je ne sais pas si vous en avez entendu parler, mais il y a actuellement une « petite » polémique à propos du burkini. Je ne veux pas revenir dans ce billet sur la dispute (qui a fait couler suffisamment d’encre), mais plus sur ce qu’elle montre de nos têtes pensantes. Car cette polémique a encore une fois démontré l’étroitesse d’esprit qui domine dans la sphère politique. J’ai été amené à en discuter récemment avec quelques personnes, durant un séminaire à Lisbonne, j’ai eu l’occasion d’en discuter avec certains participants, et s’il y avait certainesdivergences sur la question du burkini, nous nous accordions tous à dire que nos élites ont  étalé leur incapacité à faire face. Sarkozy plus que les autres. Flirtant souvent avec la droite bien dure, il prône de réviser la Constitution pour stipuler quel maillot de bain est autorisé ou non. Cela dit tout à fait sérieusement. Si l’on commençait à préciser de tels détails dans la Constitution, je préfère ne pas penser à le joug sous lequel nous vivrions… Le burkini a en tout cas été la distraction de l’été. Ce maillot de bain qui brille par son absence sur les plages a débridé nos politiciens, qui , campagne oblige, ont voulu proposer leurs solutions. Néanmoins, ce bout de tissu est une occasion : il évite de devoir faire face au fond du problème. Ceci étant posé, je ne dis pas que le burkini est inoffensif. Je crois même qu’il représente un réel problème. Mais pas en tant que signe provocateur (pour reprendre les mots de Sarkozy) de religion. Le problème, c’est que là où il est autorisé, il tend à devenir la norme. Les plages algériennes sont significatives à cet égard. Si on a voulu faire voisiner burkini et bikini sur les plages, de manière à ce que chacun puisse exprimer sa sensibilité, force est de constater que c’est le burkini éradique la concurrence, alors que le maillot plus court qui disparaît, car les plagistes qui le portent se sentant trop scrutées. Mais le fond du problème est loin d’être dans un maillot de bain. Et l’importance que les élus portent à cette question montre qu’ils survolent les problèmes plutôt que de s’y atteler. En tout cas, et même si les débats ont été plutôt déchaînés, ce séminaire  s’est révélé particulièrement captivant. Vous pouvez jeter un oeil au site de l’agence qui s’en est occupé.Plus d’information sur l’organisation du voyage entreprise à Lisbonne en cliquant sur le site de l’organisateur.