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  • admin9596 6:01 pm le August 9, 2016 Permaliens  

    Les fantastiques créatures du Japon 

    L’amoureux du portrait Charles Fréger est parti dans l’archipel sur les traces de créatures surnaturelles qui peuplent l’imaginaire nippon et surgissent lors des fêtes traditionnelles.

    Namahage (Oga, préfecture d’Akita, nord-ouest de l’île Honshu).

    Tous les petits Japonais ont déjà lancé des graines de soja autour de leur ­maison pour chasser les mauvais esprits en criant « Oni wa soto ! Fuku wa uchi ! » (« les démons dehors ! Le ­bonheur dedans ! »). Parfois, un adulte se déguisait en démon et s’enfuyait sous cette pluie de projectiles inoffensifs.

    Ce rituel d’exorcisme des esprits malveillants (setsubun-sai), qui a lieu le jour du début du printemps selon le calendrier lunaire, a régressé avec l’urbanisation, mais sa survivance témoigne du maintien dans le Japon contemporain d’une foule de croyances en des créatures surnaturelles : gobelins, démons, ogres, monstres, spectres et farfadets peuplent ­l’imaginaire de l’archipel depuis la nuit des temps. Ces êtres ressurgissent dans les dessins animés, comme dans Le Voyage de Chihiro (2001), de Hayao Miyazaki, ou dans des jeux vidéo, tel ­Yo-kai Watch de Nintendo.

    C’est à leur rencontre qu’est parti Charles Fréger. Après avoir fait un tour d’Europe des mascarades hivernales (série « Wilder Mann »), le photographe a arpenté le Japon, du Tohoku (au nord-est d’Honshu, l’île principale du Japon) à l’île Yonaguni (à l’extrémité sud de l’archipel d’Okinawa), en quête de ces figures fantasmagoriques ressuscitées lors de fêtes destinées à les amadouer ou à les chasser. Un inventaire qu’il a baptisé Yôkainoshima (« l’île aux Yôkai »).

    Reflets des peurs tapies

    Yôkai est un terme générique désignant des phénomènes étranges, mais aussi toutes sortes de créatures, pas forcément démoniaques, sorties du bestiaire nippon ou nées de métamorphoses d’êtres humains. Dans l’imaginaire nippon, marqué par le culte shinto (polythéisme fondé sur la vénération de la nature), toute chose animée ou non peut être habitée par un esprit. Pour souligner cette relation particulière à la nature, Charles Fréger, dont le travail sera exposé à Arles et à Clermont-Ferrand, a représenté ses sujets dans des rizières, des champs verdoyants, des terres enneigées ou en bord de mer.

    Le registre des yôkai est si riche qu’en juillet, le Musée d’Edo, à Tokyo, consacre une grande exposition à ces créatures qui font vaciller les repères entre le réel et l’imaginaire et reflètent les peurs tapies en l’homme. L’anthologie de contes fan­tastiques Histoires qui sont maintenant du passé (Gallimard, 1987) les évoque dans un chapitre entier, intitulé « Démons et fantômes », traduit intégralement dans Histoires fantastiques du temps jadis (Philippe Picquier, 2002).

    La floraison, à partir du XVIIIe siècle, de figures insolites en peinture, que ce soit dans le célèbre Cortège nocturne des cent démons, dans les estampes d’Hokusai ou dans la littérature de divertissement illustrée, dénote une débauche imaginative qui donna naissance à une étonnante galerie de yôkai dûment répertoriés par la suite : le dessinateur de manga ­Shigeru Mizuki en recense plus de 500 dans son Dictionnaire des yôkai (Ed. Pika, 2013).

    Les yôkai des fêtes villageoises de Charles Fréger portent souvent un large chapeau de paille (kasa) et une pèlerine en paille elle aussi (mino), symboles de l’errant dans le mythe du bannis­sement de Susanoo, le frère d’Amaterasu, la divinité du Soleil. Tandis que, dans le folklore européen, inscrit dans une culture de chasseurs, les figures surnaturelles sont en général cornues et couvertes de fourrure, au Japon, peuple d’agriculteurs, elles sont vêtues de paille et souvent masquées : le masque visant non à se cacher mais à transmuer une identité afin d’entrer dans le monde de la fantasmagorie.

    Yokainoshima. Célébration d’un bestiaire nippon, de Charles Fréger, Actes Sud Beaux-Arts. 256 p. 36 €.

    Expositions : « Fabula », hôtel Fontfreyde, Clermont-Ferrand. Jusqu’au 24 septembre.

    « Yokainoshima », Rencontres d’Arles, église des Trinitaires. Du 4 juillet au 28 août.

     
  • admin9596 4:21 pm le August 8, 2016 Permaliens  

    Monstres nippons 

    Au Japon, dieux, démons et autres farfadets sont encore bien vivaces dans l’imaginaire commun. Le photographe Charles Fréger est allé à la rencontre de ces personnages fantastiques qui surgissent lors des fêtes traditionnelles.ONEONDE NO ODORIKO (Fukuejima, préfecture de Nagasaki, au large de Kyushu). Lors du festival Oneonde, dont le nom provient des paroles d’une prière demandant une récolte abondante, les danseurs utilisent des gongs pour marquer le rythme et guider les participants (kake) qui défilent afin de réconforter les esprits des ancêtres.

     
  • admin9596 1:33 pm le August 5, 2016 Permaliens  

    Petite compilation du plagiat politique 

    Lors de la convention républicaine aux Etats-Unis, le 18 juillet, Melania Trump, l’épouse de Donald Trump, s’est inspirée, pour son intervention, d’un discours prononcé en 2008 par… Michelle Obama. Une pratique qui n’a rien d’inédit.

    De Melania Trump à Marine Le Pen, une petite compilation de quelques emprunts désormais fameux.

    Melania Trump se prend pour Michelle Obama

    Melania Trump lors de la convention républicaine du 18 juillet dernier.

    Lors de son intervention devant la convention républicaine à Cleveland (Ohio), le 18 juillet, Melania Trump – l’épouse du milliardaire et candidat à la présidentielle américaine de novembre, Donald Trump – s’est inspirée d’un discours prononcé en 2008 par Michelle Obama, l’épouse de l’actuel président des Etats-Unis. Parfois au mot près, notamment lorsqu’elle a martelé que son époux était « dur quand il doit l’être, mais aussi gentil, et juste, et attentionné » et quand elle a rappelé l’attachement de M. Trump aux valeurs du travail et à la « parole donnée » en politique.

    Les extraits similaires des deux discours

    Comment dit-on « Sarkozy » en malgache ?

    Le président malgache, Hery Rajaonarimampianina, lors de son investiture, en 2014.

    Lors de son investiture, en janvier 2014, le nouveau président malgache, Hery Rajaonarimampianina, a repris mot pour mot certains extraits d’un discours que Nicolas Sarkozy avait prononcé en 2007. Il s’est princi­palement « inspiré » d’un passage sur la réconciliation nationale et le rassemblement, qu’il souhaitait incarner. Seule nuance : il a remplacé « France » par « Madagascar ».

    Les discours face à face

    Du Jacques Chirac dans le texte

    Alain Delchambre, l’ancien président de l’Université libre de Bruxelles.

    Alain Delchambre, président de l’université libre de Bruxelles (ULB), a présenté sa démission après avoir prononcé, en octobre 2014, une allocution s’inspirant largement d’un discours prononcé en 2003 par l’ancien président français Jacques Chirac. Son intervention reprenait également des extraits de discours de la ministre française de la santé, Marisol Touraine, et de la députée socialiste de la Moselle et ancienne ministre de la culture, Aurélie Filippetti… Mais sans les citer.

    Une Le Pen peut en imiter une autre

    Marine Le Pen, le 1er mai 2015, lors du traditionnel rassemblement du Front national.

    Le 1er Mai, en 2015, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a repris, à la virgule près, un discours prononcé en juillet 2014 par sa nièce, la députée (FN) du vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen. A ceci près que la tante a adapté son texte à l’occasion : la version originale parlait en effet de la bataille de Bouvines – une victoire, en 2014, du roi de France Philippe Auguste. Marine Le Pen a tout simplement remplacé « Bouvines » par « Jeanne d’Arc ».

    L’extrait du « Petit Journal » démontrant le plagiat

    L’emprunt anglais de Joe Biden

    L’actuel vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, en 1988.

    Dans la course aux primaires démocrates, en 1988, Joe Biden, aujourd’hui vice-président des Etats-Unis, a prononcé un discours sur le monde du travail emprunté – sans le dire – à Neil Kinnock, leader travailliste britannique. Il s’était il est vrai déjà inspiré des mots de Kinnock, mais toujours en le citant. Pas cette fois. La controverse lui a coûté cher et l’a même poussé à abandonner la campagne.

     
  • admin9596 1:48 pm le August 3, 2016 Permaliens  

    Humains et animaux, à la vie à la mort 

    « Natural History » est une série d’images prises sur le vif, en exposition unique, par la photographe américaine Traer Scott. Aux animaux empaillés mis en scène derrière les vitrines d’un musée ­d’histoire naturelle, la photographe oppose les reflets fantomatiques des visiteurs, leurs visages figés dans une expression d’effroi, ­d’agressivité ou de passivité. Traer Scott mêle le vivant et le mort, telle une allégorie de notre difficile cohabitation avec la nature. Et nous rappelle qu’après des décennies de surchasse, de braconnage et de réchauffement climatique, nombre des espèces exposées sont désormais éteintes ou en voie de disparition.

     
  • admin9596 7:11 am le August 2, 2016 Permaliens  

    Roland Emmerich, de « Godzilla » à « Independence Day : Resurgence », le maître du désastre 

    Le réalisateur allemand exilé à Hollywood sort le 20 juillet la suite de son blockbuster à base d’envahisseurs extraterrestres.

    Roland Emmerich.

    Un cinéaste qui vaut 3 milliards

    Le nom de Roland Emmerich, né en 1955 à Stuttgart, est associé à de grands succès du cinéma américain : Godzilla, Le Jour d’après, 2012, ­Independence Day (1996), dont la suite, Independence Day : Resurgence, sort le 20 juillet en France. Ses réalisations ont totalisé plus de 3,7 milliards de dollars au box-office. La plupart sont des films catastrophe, ce qui lui a valu le surnom de « maître du désastre ». Mais son nouveau long-métrage, sorti aux Etats-Unis en juin, est un échec. Il compte donc sur les marchés étrangers pour se renflouer.

    Un militant LGBT

    Homosexuel, il a financé ­plusieurs associations liées à cette cause. Il a aussi réalisé Stonewall, sorti en 2015 aux Etats-Unis, consacré aux émeutes de 1969 à New York, qui virent naître le militantisme LGBT. Ce film à petit budget, du moins au regard de sa filmographie (13 millions de dollars contre les 165 de cet Independence Day : Resurgence), a suscité une controverse, Emmerich étant accusé de se concentrer sur les Blancs gays et de ne pas mettre en scène de personnages noirs, latinos, drag-queens ou transgenres.

    La bande-annonce de « Stonewall »

    Un soutien actif d’Hillary Clinton

    Compagnon de route du Parti démocrate de longue date, ainsi que de plusieurs mouvements progressistes, le réalisateur soutient Hillary Clinton. Sa maison de Los Angeles a même servi à organiser une soirée de ­fundraising. Dans le nouvel Independence Day, le président des Etats-Unis est joué par une femme, Sela Ward. Beaucoup ­d’observateurs hollywoodiens estiment que ce choix, rare dans l’histoire du cinéma ­américain, n’est pas anodin.

    La bande-annonce d’Independence Day : Resurgence

    Un collectionneur excentrique

    Sous des dehors très sages, il s’est forgé, avec sa collection d’œuvres d’art, une réputation de farfelu d’Hollywood. Dans ses ­résidences, en Californie, à New York ou à Londres, on trouve notamment une ­représentation (réalisée grâce à Photoshop) de l’ex-président iranien Mahmoud Ahmadinejad dans une position homoérotique, Jésus en tee-shirt du groupe Wham !, un portrait de Saddam Hussein, des objets de la seconde guerre mondiale ou des affiches de propagande de dictatures…

     
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