L’énigme : pourquoi votent-ils encore pour le Parti socialiste ? 

Le Parti socialiste était sans doute le parti qui avait le plus à perdre aux élections régionales de décembre 2015. D’un point de vue arithmétique, l’enjeu était de limiter le recul : à la veille des élections, il dirigeait 21 des 22 exécutifs régionaux en France métropolitaine, seule l’Alsace lui ayant échappé en 2010. Du point de vue de sa situation interne, l’enjeu était de conserver son unité : affaibli par ses défaites lors des municipales de mars 2014 et des départementales de 2015, qui avaient asséché son vivier d’élus, le Parti socialiste était tiraillé par un débat sur son positionnement politique entre les partisans de la ligne sociale-libérale portée par le Premier ministre Manuel Valls et les partisans d’une ligne moins favorable aux entreprises, notamment du côté des députés « frondeurs ». Paradoxalement, le Parti socialiste a bien résisté à l’épreuve des régionales. En dépit de l’impopularité record de François Hollande et de l’approfondissement de ses divisions internes suite à l’adoption de la loi Macron grâce à l’article 49-3 de la Constitution, le Parti socialiste a remporté 5 des 13 nouvelles régions à l’issue du second tour. Mais surtout, il a très facilement repoussé la concurrence des autres listes de gauche au premier tour (à l’exception du cas de la Corse), avec en moyenne une avance de plus de 15 points sur la deuxième liste de gauche. Comme lors des précédentes élections intermédiaires, la sanction contre le pouvoir socialiste n’a pas profité aux autres partis de gauche.