Mises à jour de décembre, 2016 Activer/désactiver les fils de commentaires | Raccourcis clavier

  • admin9596 3:29 am le December 15, 2016 Permaliens  

    En Espagne, une agression réveille les vieux démons basques 

    Où se trouve la frontière entre la violence et la terreur ? Entre une agression contre des gendarmes et un lynchage prémédité visant à imposer la peur ? La polémique fait rage en Espagne depuis l’agression, le 15 octobre, de deux gardes civils qui n’étaient pas en service et de leurs compagnes, dans un bar d’Alsasua, petite commune de 8 000 habitants de Navarre. Insultés et frappés par plus d’une vingtaine de personnes, certaines ayant le visage dissimulé, les gardes civils ont été forcés à quitter le bar. Une fois dans la rue, ont-ils raconté au juge, ils ont de nouveau été cernés et agressés par une quinzaine de personnes qui leur ont crié de quitter la Navarre. L’un des deux gardes a dû être opéré d’une fracture à la cheville, les autres victimes ont souffert de blessures légères.

    Une affiche de la mouvance « Alde Hemendik » (hors d’ici), à Alsasua, qui veut expulser les forces de l’ordre espagnoles du Pays basque et de Navarre.

    Sept adultes, âgées de 19 à 24 ans, et deux mineurs ont été arrêtés. Leurs actes ont été condamnés par tous les partis, à l’exception des indépendantistes radicaux de la gauche abertzale (patriote) EH Bildu pour laquelle il ne s’agit que d’une simple « bagarre de bar » après une « provocation » de la part des gardes civils.

    Un délit de terrorisme contesté

    Le 22 novembre, l’Audience nationale, le haut tribunal espagnol, saisie par une plainte de Covite, l’Association de victimes du terrorisme au Pays basque, a décidé de poursuivre les agresseurs pour « un délit de terrorisme ». Les accusés sont proches de l’association Ospa Mugimendua, qui exige le départ des FSE (Forces de sécurité de l’État), comme le faisait l’ETA. Ils risquent des peines de dix à quinze ans de prison.

    Pour le gouvernement de la région de Navarre, ainsi que les principaux partis politiques – des nationalistes de Geroa Bai à EH Bildu, en passant par Podemos et le Parti socialiste de Navarre –, la décision de la juge est « disproportionnée ».

    Les manifestants ont critiqué un « montage politique, médiatique et policier » et ont revendiqué au contraire la « paix et le vivre ensemble » qui règnent depuis la fin de l’action armée d’ETA.

    Samedi 26 novembre, plus de 10 000 personnes ont défilé dans les rues de la ville pour demander que le dossier soit rendu au juge d’instruction de Navarre. Ils voulaient aussi s’opposer à l’image de la ville véhiculée dans les médias, celle d’une sorte de Belfast basque. Les manifestants ont critiqué un « montage politique, médiatique et policier » et ont revendiqué au contraire la « paix et le vivre ensemble » qui règnent depuis la fin de l’action armée d’ETA.

    Pour la juge chargée de l’affaire, il ne fait pourtant pas de doute qu’il existe une « habitude de harcèlement » dans cette ville et que le métier des victimes est « l’unique et exclusive » raison de l’agression. Selon son ordonnance, l’agression se situe « dans le contexte de la mouvance “Alde Hemendik” [hors d’ici, en basque], dont l’objectif principal est de nier la présence des Forces de sécurité de l’État en Navarre et au Pays basque. »

    Des gardes civils harcelés

    Cinq ans après la fin de la violence annoncée par les séparatistes basques d’ETA, le 20 octobre 2011, l’agression d’Alsasua a réveillé de vieux démons en Espagne. Est-ce une résurgence de la Kale Borroka (lutte de la rue), ces actes de violence urbaine autrefois menés par le groupe terroriste pour semer la terreur ? Ou la fin des attentats s’est-elle accompagnée d’une « normalisation » sociale ?

    Les déclarations au juge des gardes civils et de leurs compagnes, diffusées par la radio Cadena Ser, dépeignent un climat étouffant, qui rend impossible leur intégration.

    « Il existe une radicalisation terrible au Pays basque et en Navarre, un manque de liberté, un silence imposé et une culture de la haine. » Consuelo Ordonez, présidente de Covite

    L’un d’eux raconte que la femme d’un collègue s’est fait cracher dessus alors qu’elle emmenait son enfant à l’école. Une des victimes, originaire d’Alsasua, a confié que, depuis qu’elle sort avec un garde civil, des voisins ont cessé de la saluer. « Il existe une radicalisation terrible au Pays basque et en Navarre, un manque de liberté, un silence imposé et une culture de la haine, s’insurge la présidente de Covite, Consuelo Ordóñez. Pourquoi devons-nous accepter que les gardes civils ne puissent pas mener une vie normale ? » Logés dans la caserne, protégée par des grilles de trois mètres de haut, les gardes civils et leur famille préfèrent souvent, de fait, éviter de fréquenter les bars, en particulier la nuit. Leurs agresseurs sont-ils pour autant des « terroristes » ?

    La justice devra trancher en s’appuyant sur la réforme du code pénal de 2015. Celle-ci a élargi la définition du « terrorisme » aux délits ayant pour finalité de « supprimer ou déstabiliser gravement le fonctionnement des institutions politiques ou des structures économiques et sociales de l’État ou obliger les pouvoirs publics à réaliser un acte ou s’abstenir de le faire ; d’altérer gravement la paix publique […] ; de provoquer un état de terreur dans la population ou une partie d’elle. » Une définition qui avait suscité une vive polémique.

     
  • admin9596 4:28 pm le December 13, 2016 Permaliens  

    A Fremantle, en Australie, l’« Invasion Day » n’aura pas lieu 

    Une cérémonie célébrant la survie d’une partie des Aborigènes, à Sydney.

    Chaque année, le débat resurgit. Est-il respectueux de fêter l’Australia Day, la fête nationale australienne ?Faut-il déplacer ce jour dans le calendrier ? La ville de Fremantle, qui compte environ 25 000 habitants, en Australie-Occidentale, a franchi le pas : les festivités seront organisées en 2017 le 28 janvier, et non pas le 26 comme dans le reste du pays. Une partie des Australiens, principalement des Aborigènes, a rebaptisé l’Australia Day (« le jour de l’Australie ») l’Invasion Day, (« le jour de l’invasion »).

    Beaucoup d’anciennes colonies dans le monde ont choisi le jour de leur indépendance comme fête nationale, mais l’Australie a retenu l’arrivée à Sydney de la première flotte anglaise, des colons donc. Cette flotte était composée de 11 navires avec à leur bord plus de 1 300 personnes, des prisonniers principalement.

    Le 26 janvier 1788, le capitaine Arthur Phillip a planté le drapeau britannique sur un territoire déjà habité : entre 300 000 et 1,5 million d’Aborigènes peuplaient l’île-continent, où leurs ancêtres étaient arrivés entre 40 000 et 60 000 ans plus tôt. Au fur et à mesure de la colonisation, la transmission de nouvelles maladies a décimé les communautés. Les Aborigènes ont été dépossédés de leur terre. Plus tard, jusque dans les années 1970, des enfants ont même été enlevés à leur famille, pour être élevés par des Blancs. Selon le recensement de 2011, les Aborigènes représentent 3 % de la population, soit 670 000 personnes.

    Jour de deuil

    Alors que de nombreux Australiens arborent fièrement leur drapeau le 26 janvier, portent des tongs ou des maillots de bain aux couleurs de leur pays, il s’agit plutôt d’un jour de deuil pour d’autres. Certains Aborigènes, plus positifs, en profitent pour célébrer la survie de leur culture, avec des cérémonies traditionnelles, malgré tout.

    À Fremantle, l’incontournable feu d’artifice aura donc lieu le 28 janvier. Des Aborigènes se sont exprimés « haut et fort » ; « nous pensons qu’il est temps de reconnaître que ce n’est pas un jour de célébration pour tous », a déclaré le maire écologiste Brad Pettitt. La nouvelle fête, appelée « One day », sera « l’occasion pour tous les Australiens de se réunir et célébrer la diversité multiculturelle de [leur] pays ».

    Le maire voulait aussi organiser ce jour-là les cérémonies de citoyenneté, qui réunissent habituellement pour Australia Day tous les nouveaux Australiens. Mais le gouvernement fédéral a opposé son veto. « La citoyenneté doit être apolitique », a déclaré le ministre adjoint de l’Immigration, Alex Hawke. La mairie doit renoncer à organiser les cérémonies le 28 janvier ou le ministère de l’immigration s’en chargera.

    Car la décision de la mairie de Fremantle divise l’Australie. Tout en reconnaissant que la fête nationale était un sujet de « controverse », le premier ministre Malcolm Turnbull, chef de la coalition conservatrice au pouvoir, a estimé qu’il ne fallait rien changer. Le premier ministre de l’Australie occidentale, Colin Barnett, lui aussi conservateur, s’est dit « extrêmement déçu par le maire de Fremantle ». « C’est déloyal envers notre pays, c’est déloyal envers notre Etat. » Et les habitants de Fremantle auront bien leur feu d’artifice le 26 janvier : des restaurateurs ont annoncé qu’ils organiseront une célébration sur la plage ce jour-là : « Nous voulons maintenir la tradition. »

    Lire aussi : La colère des Aborigènes d’Australie, moqués par un dessin

    Lire aussi : Aborigènes d’hier et d’aujourd’hui

     
  • admin9596 1:33 am le December 12, 2016 Permaliens  

    Victoire des Sioux contre le « Serpent noir » dans le Dakota du Nord 

    Le campement Oceti Sakowin, sur la réserve de Standing Rock. Des drapeaux indiens y côtoient le drapeau américain. Celui-ci est inversé, en signal de détresse extrême pour cause de menaces sur la vie ou la propriété.

    Standing Rock, réserve des Sioux dans le Dakota du Nord, a laissé éclater sa joie hier. Jo-Ellen Darcy, sous-secrétaire aux travaux publics de l’armée américaine a enterré le projet de pipeline qui devait traverser la réserve indienne. « La meilleure façon de procéder de manière responsable et de façon rapide est d’explorer des routes alternatives pour la traversée de l’oléoduc », dit son communiqué. C’est clairement un geste protecteur d’Obama sur le départ, alors que Trump venait de déclarer son soutien au projet de la compagnie Energy Transfer Partners dans laquelle sa société a des parts.

    Sept mois que le campement grossissait à Standing Rock, réserve de Sioux dans le Dakota du Nord, aux États-Unis. Les Indiens voulaient à tout prix empêcher le passage sur leur terre d’un oléoduc de 1 800 kilomètres transportant du gaz de schiste. Ils l’appelaient le « Serpent noir », une balafre sur leurs lieux sacrés, mais également une menace pour l’eau, car la moindre fuite contaminerait la rivière Missouri.

    Les Sioux ont reçu le soutien d’autres tribus, d’aborigènes du monde entier, mais aussi des écologistes américains, de Bernie Sanders, du mouvement Black Lives Matter. Standing Rock est devenu le point de rencontre de la contestation, un angoissant face-à-face entre des militants désarmés et une police casquée usant de gaz irritants, de Taser et de canons à eau, tandis que la sécurité privée de l’entreprise Energy Transfer-Partners, chargée des travaux, lançait ses chiens. Barack Obama avait tenté un compromis en évoquant un tracé plus éloigné de la rivière. Rien ne doit passer sur nos terres, avaient répondu les Indiens.

    Jaylyn Gough, de la tribu Navajo, ici accompagnée d’autres soutiens des Sioux, fait face aux forces de l’ordre, malgré les menaces d’aspersion de gaz lacrymogène (photo prise entre le 10 et le 15 novembre).

    Ce mouvement ressemble à un réveil. Rarement les Sioux ont reçu un tel soutien, alors qu’ils se battent depuis longtemps contre les gouvernements et les compagnies qui rognent leurs territoires. « Ces terres sont vos terres, vous en avez l’usage et le bénéfice exclusif », disent les traités signés au XIXsiècle.

    En octobre, les Sioux avaient perdu leur dernier recours devant un tribunal fédéral. Face à eux : l’industrie du gaz de schiste, sur laquelle les États-Unis ont bâti leur indépendance énergétique. Mais aussi des banques qui, selon l’ONG Food and Water Watch, ont financé les firmes en charge de l’oléoduc. Parmi elles, BNP Paribas (à hauteur de 450 millions de dollars), le Crédit agricole (350 millions), Natixis (180 millions) et la Société générale (120 millions). Il ne restait aux Indiens que la mobilisation de l’opinion. Elle a payé.

    Lire aussi : Le gaz de schiste américain va bousculer le marché

     
  • admin9596 6:56 am le December 9, 2016 Permaliens  

    Dictateurs de tous pays : leurs adieux à Fidel 

    Le Monde | 02.12.2016 à 16h07
    La mort de Fidel Castro, le 25 novembre, a suscité des réactions contrastées dans le monde entier. Les autocrates, eux, n’ont pas lésiné sur les hommages.

    Par Clément Ghys

    De g. à dr. : Bachar Al-Assad, Kim Jong-un et Vladimir Poutine.

    « Le nom de Fidel Castro vivra à jamais dans l’esprit des générations et inspirera ceux qui aspirent à une véritable indépendance. (…) Le grand leader Fidel Castro a mené la lutte de son peuple et de son pays contre l’impérialisme et l’hégémonie pendant des décennies. »

    Bachar Al-Assad, président de la République arabe syrienne, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par de nombreux observateurs depuis le début de la guerre civile, en 2011.

    « Un ami proche et un camarade. »

    Kim Jong-un, chef suprême de la République populaire démocratique de Corée, pays classé avant-dernier (devant l’Érythrée) dans le classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

    « Cet homme d’État émérite est à juste titre considéré comme le symbole d’une époque de l’histoire moderne du monde. »

    Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie. Le 2 novembre 2016, le bureau d’Amnesty International à Moscou a été placé sous scellés.

    De g. à dr. : Xi Jinping, Hassan Rohani, Alexandre Loukachenko.

    « Le camarade Castro vivra éternellement. »

    Xi Jinping, secrétaire général du Parti communiste chinois et président de la République populaire de Chine, considéré par Reporters sans frontières comme un « prédateur de la presse ».

    « Un guerrier infatigable. »

    Hassan Rohani, président de la République islamique d’Iran, fréquemment dénoncé par l’ONG Human Rights Watch.

    « Une personne chère et un penseur unique. »

    Alexandre Loukachenko, président de la République de Biélorussie, où, selon Amnesty International, la législation limite la liberté d’expression et où les minorités sexuelles sont victimes de discriminations et de violences.

    Lire aussi : Moscou, Pékin et Hanoï, anciens « pays frères »,  saluent la mémoire de Castro

     
  • admin9596 9:11 am le December 8, 2016 Permaliens  

    Dans l’arène cubaine 

    C’est une passion que Fidel Castro ne comprenait pas. Héritée des conquistadors, la pratique des combats de coqs fut même sévèrement réprimée par le régime castriste. Elle continue pourtant de rythmer la vie dans des villages comme Viñales ou La Palma, à l’ouest de La Havane. Vincent Desailly a saisi la force de cette tradition à laquelle la mort du Lider Maximo ne devrait rien changer. Dans cet enclos de La Palma, à l’ouest de La Havane, les coqs attendent leur tour pour combattre.

     
  • admin9596 7:00 pm le December 7, 2016 Permaliens  

    Après le scandale, l’« Iphigénie » de Krzysztof Warlikowski connaît la gloire 

    Un miroir posé sur scène place le public d’« Iphigénie » face à son propre reflet.

    Au Palais Garnier, le metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski présente l’opéra Iphigénie en Tauride, de Gluck,dix ans après l’avoir monté sur la même scène. Le temps a passé, et il a fait oublier qu’en 2006, le même spectacle avait provoqué un tollé, s’était vu accuser d’indécence et de manque de respect à l’œuvre originale. À l’époque, Warlikowski est inconnu du public français du lyrique. S’il s’est déjà frotté à l’opéra à Varsovie, sa réputation ne dépasse pas les cercles du théâtre contemporain.

    Iphigénie en maison de retraite

    Gérard Mortier, qui dirige alors l’Opéra de Paris, le découvre au Festival d’Avignon et lui met le pied à l’étrier. « Je me suis tout de suite senti à mon affaire avec cette œuvre inspirée d’une tragédie d’Euripide », se souvient Krzysztof Warlikowski, dont la pièce Les Français, consacrée à Proust, vient de s’achever à Chaillot. C’est en référence à un épisode de la vie d’Iphigénie qu’il déploie son imaginaire. « J’ai toujours été fasciné par ce moment où la déesse Diane dématérialise Iphigénie alors que son père, Agamemnon, s’apprête à la sacrifier. En Grèce, tout le monde la pense morte. Des années plus tard, on la retrouve prêtresse sur les rivages de Tauride. » De là, l’idée de faire de cette héroïne disparue la pensionnaire d’une maison de retraite. « En jouant sur la fragilité de sa mémoire de vieille dame, je voulais laisser planer le doute sur son histoire, qu’on se demande si elle est véridique ou pur fantasme. »

    Le metteur en scène installe sur scène un immense miroir renvoyant l’image du public dans la salle. « J’ai fait mes études à la Sorbonne. Entre 22 et 23 ans, je passais mes soirées au Palais Garnier et j’avais gardé le souvenir d’un public vieillissant. »

    « J’ai rarement vécu un tel déferlement de violence à l’opéra. Je revois encore Marc Minkowski [directeur musical] contraint de se retourner vers les spectateurs et attendre que la salle se calme. » Krzysztof Warlikowski

    En renvoyant au public le reflet de son image et transformant le plateau en une chambrée pour retraitées, Krzysztof Warlikowski provoque le scandale. « J’ai rarement vécu un tel déferlement de violence à l’opéra, raconte avec émotion le metteur en scène. Je revois encore Marc Minkowski [directeur musical] contraint de se retourner pour faire face aux spectateurs, et attendre que la salle se calme avant de pouvoir reprendre. » Ce qui n’empêche pas Gérard Mortier de reprogrammer l’opéra la saison suivante. « À mon grand étonnement, tout était oublié et le spectacle fut magnifiquement accueilli lors de sa reprise sous la direction d’Ivor Bolton. J’espère qu’il en sera de même avec le chef Bertrand de Billy à la tête de l’orchestre de l’Opéra de Paris. »

    Tout au bonheur de retravailler cette mise en scène aujourd’hui considérée comme un classique, Krzysztof Warlikowski passe le relais à une troisième distribution, où l’on retrouve Véronique Gens, Étienne Dupuis, Stanislas de Barbeyrac, Thomas Johannes Mayer… « Être entouré de fortes personnalités est toujours une chance à l’opéra. Je ne souhaite pas que mes interprètes regardent d’anciens enregistrements du spectacle. Comme à chaque fois, je suis d’abord à la recherche d’une aventure nouvelle. »

    « Iphigénie en Tauride », de Gluck, direction musicale Bertrand de Billy, mise en scène Krzysztof Warlikowski. Opéra national de Paris, Palais Garnier, du 2 au 25 décembre.

    Bande-annonce d’« Iphigénie en Tauride »

    Lire aussi : Warlikowski face à l’impossible défi proustien

     
  • admin9596 2:07 pm le December 6, 2016 Permaliens  

    Carte blanche à Camille Henrot 

    Cette jeune plasticienne française dont L’œuvre mêle films, dessins et sculptures réinvente pour « M » l’horoscope chinois. En situation d’abus de pouvoir, de détresse ou de soumission, les animaux de son bestiaire évoquent la violence de la société. Ils sont légendés par le poète Jacob Bromberg, à la manière des conseils de l’astrologie online.

     
  • admin9596 12:46 pm le December 5, 2016 Permaliens  

    Disney, un monde de clichés 

    « Vaiana, la légende du bout du monde », en salles mercredi 30 novembre, est accusé de nourrir des stéréotypes racistes. Des critiques auxquelles le studio américain est régulièrement confronté.

    Le Monde | 29.11.2016 à 17h03 • Mis à jour le29.11.2016 à 17h57 |Par Zineb Dryef

    2016 : Maui, le Polynésien forcément obèse

    Un demi-dieu bien trop imposant.

    La représentation du demi-dieu polynésien Maui, sous les traits d’un mastodonte, a provoqué l’indignation. « Il ressemble à quelqu’un qui aurait pêché tous les poissons du Pacifique, les aurait frits et les aurait ensuite mangés », a jugé Eliota Fuimaono-Sapolu, un joueur de rugby samoan. Sous la pression de certaines associations, un déguisement commercialisé par Disney pour Halloween a dû être retiré des ventes.

    2012 : Sofia, la Latina au physique scandinave

    La princesse a des origines à la fois espagnoles, sud-américaines et scandinaves – mais surtout scandinaves…

    En 2012, Sofia Première : Il était une fois une princesse met enfin en scène une héroïne latina. Mais surprise ! Alors que Mulan avait les yeux bridés et Tiana (La Princesse et la Grenouille), la peau noire, Sofia est rousse aux yeux bleus. Le coproducteur s’est justifié en invoquant les origines mêlées de la petite fille, à la fois scandinave, espagnole et sud-américaine, sans parvenir à convaincre les organisations hispaniques américaines.

    1995 : Pocahontas, l’Indienne éprise du colon

    « Pocahontas » proposait une vision fallacieuse du colonialisme.

    Outre l’accusation d’ethnocentrisme – les Blancs viennent apporter la culture à un peuple qui vit en osmose avec la nature –, Pocahontas raconte l’histoire d’amour entre une héroïne indienne, « fille des torrents et sœur des rivières » et John Smith, le gentil colon civilisé. Une approche perçue comme une vision romantique et spécieuse du colonialisme.

    1992 : « Aladdin », des Arabes inévitablement barbares

    Les paroles originelles d’une des chansons du dessin animé étaient clairement insultantes.

    À la suite d’une plainte de l’American-Arab Anti-Discrimination Committee, les studios acceptent de modifier les paroles de la chanson Arabian Nights.Les vers « Là où ils te coupent les oreilles s’ils n’aiment pas ton visage/C’est barbare mais, eh, c’est chez moi » ont été ainsi été remplacés par « Là où c’est plat et immense et où la chaleur est intense/C’est barbare, mais, eh, c’est chez moi. »

    1946 : « Mélodie du Sud », une « Mary Poppins » sudiste

    « Mélodie du Sud » où les esclaves noirs étaient forcément très attachés à leurs maîtres blancs…

    Film méconnu de Disney, Mélodie du Sud met en scène des contes se déroulant dans une plantation de coton juste après la guerre de Sécession. Une sorte de Mary Poppins dans le Sud américain. L’accent, la nonchalance et l’affection sans borne des Noirs pour leurs maîtres ont entraîné des manifestations dans tout le pays et, quelques décennies plus tard, le retrait définitif du film des circuits de distribution.

    La bande-annonce de « Vaiana, la légende du bout du monde »

    Lire aussi : Les secrets de fabrication de « Vaiana », le nouveau Disney

    • Zineb Dryef

     
  • admin9596 9:55 am le December 2, 2016 Permaliens  

    Jérôme Chartier, l’indéfectible soutien de François Fillon 

    Le porte-parole de l’ancien premier ministre travaille à son ascension depuis plus de dix ans.

    Le Monde | 25.11.2016 à 16h54 • Mis à jour le25.11.2016 à 17h24 |Par Philippe Ridet

    Jérôme Chartier aide depuis 20 ans François Fillon à accéder aux plus hautes sphères du pouvoir.

    Ami de vingt ans

    C’est le grand type qu’on voit sur les photos derrière François Fillon. Au lendemain de la percée de son mentor au premier tour de la primaire de la droite et du centre, Jérôme Chartier, 50 ans, député du Val-d’Oise et porte-parole du candidat, touche au but qu’il poursuit depuis vingt ans : aider l’ancien premier ministre à monter les marches du pouvoir. « Nous sommes comme les deux doigts de la main. Je ne suis pas proche parce que je suis son porte-parole. C’est l’inverse », dit-il.

    Dans le sillage de Philippe Séguin

    Les deux hommes se sont rencontrés en 1992 par l’intermédiaire de Philippe Séguin, puis séparés quand Fillon devient balladurien alors que Chartier choisit Chirac à la présidentielle de 1995. Mais, en 1998, ils se retrouvent. Fillon, alors secrétaire national du RPR (ancêtre des Républicains) en charge des fédés, nomme son cadet à la tête de celle du Val-d’Oise. « J’avais 30 ans, une sacrée preuve de confiance. » Il ne l’oubliera pas.

    Lire aussi : François Fillon, un candidat « antisystème »… pur produit du sérail

    Serviteur zélé

    Juin 2005. Jeté du gouvernement Villepin, Fillon confie au Monde : « En me virant du gouvernement, on a fait de moi le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy. » En lisant ces lignes, Chartier accourt : « Je veux te rendre l’aide que tu m’as apportée. » À l’Assemblée, il constitue un réseau filloniste fort d’une cinquantaine de parlementaires qui aideront ensuite Fillon, premier ministre, à supporter les humiliations que lui infligera le président de la République.

    Échaudé par le flop de 2012

    Jérôme Chartier se retrouve tout naturellement porte-parole du sénateur de Paris François Fillon lorsque ce dernier se présente à la présidence de l’UMP en 2012. Un fiasco. « De cette expérience, nous avons tiré deux leçons, se souvient-il. Il ne faut jamais faire confiance aux sondages qui tous nous donnaient largement gagnants face à Copé ; et il faut privilégier le terrain sur les médias. » Une recette appliquée pour l’instant à la lettre.

    Lire aussi : Primaire de la droite : François Fillon, la revanche de « Mister Nobody »

    •  Philippe Ridet

      Journaliste au Monde
      SuivreAller sur la page de ce journaliste
     
  • admin9596 1:42 pm le December 1, 2016 Permaliens  

    Face à la menace Trump, le Mexique au secours de ses émigrés 

    Reste calme, ne réponds pas aux provocations, ne te laisse pas avoir », conseille la ministre mexicaine des affaires étrangères, Claudia Ruiz Massieu, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Ces paroles rassurantes s’adressent aux 12 millions de Mexicains vivant aux États-Unis, dont la moitié est constituée de clandestins. Face aux expulsions massives de sans-papiers annoncées par Donald Trump, le gouvernement mexicain a lancé un plan d’action pour défendre ses ressortissants, dont une application originale pour smartphone.

    MiConsulmex, l’appli mise au point par le gouvernement mexicain pour aider ses ressortissants vivant aux États-Unis.

    Baptisée MiConsulmex, cette dernière est disponible gratuitement sur les systèmes d’exploitation Android et iOS. L’application fournit en espagnol une multitude d’informations et de conseils pratiques, tels les adresses, horaires d’ouverture ou lignes d’urgence des consulats mexicains aux États-Unis. En cas d’arrestation, l’option « assistance et protection » préconise de « ne pas fuir, ni opposer de résistance. (…) Ne rien signer avant de bénéficier de l’assistance consulaire, (…) les autorités sont obligées de vous la proposer, sinon demandez-la ». D’un coup de pouce ou d’index, on peut aussi s’enquérir des dernières mesures migratoires américaines et prendre rendez-vous dans l’un des cinquante consulats que compte le Mexique aux États-Unis, le plus important réseau diplomatique du pays.

    Comment gérer le retour possible des émigrés ?

    « Tu n’es pas seul », assure Claudia Ruiz Massieu dans la web-vidéo qui a lancé, le 16 novembre, les onze mesures du « plan de protection » des émigrés. Numéro vert, consulats mobiles, horaires d’accueil élargis, réseaux d’avocats spécialisés et autres liens renforcés avec les organisations de défense des droits civils viennent compléter un programme mis en place deux mois avant l’investiture du nouveau président américain, prévue le 20 janvier.

    À Saint-Louis, le 13 novembre, une manifestation de soutien aux immigrants.

    L’enjeu est de taille : sur les 12 millions de clandestins présents sur le sol américain, 5,7 millions sont mexicains, cibles privilégiées du magnat de l’immobilier qui les a traités de « violeurs » et de « criminels » durant sa campagne. « Le Mexique doit se préparer au pire », a averti Luis Raúl González, président de la commission mexicaine des droits de l’homme. Les experts s’inquiètent notamment de l’incapacité de l’économie mexicaine à absorber de possibles retours massifs d’émigrés au pays. C’est là que le bât blesse, selon le quotidien de gauche La Jornada. « Le plan annoncé par le gouvernement est très insuffisant », a fustigé son éditorial du 17 novembre. Pour Fernando Herrera, sénateur du Parti action nationale (PAN, droite), « le gouvernement doit passer du discours à l’action ». Même critique du côté de son homologue du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche) Miguel Barbosa : « La menace Trump impose que le gouvernement crée un cabinet de crise spécifique. »

    Pour l’heure, l’application MiConsulmex conseille aux émigrés d’« éviter les situations de conflit et les actes illégaux ». Depuis son élection, Donald Trump a précisé que son programme de reconduite à la frontière visera en priorité deux à trois millions de sans-papiers qui ont commis un délit.

    Lire aussi : Le Mexique met en place une ligne d’urgence pour ses ressortissants aux Etats-Unis

    Lire aussi : Et l’Amérique se convertit à Trump, autopsie d’une campagne hors norme

     
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