Ismaël Emelien, le bras droit d’Emmanuel Macron

Fin stratège et discret communicant, le Grenoblois de 29 ans est un rouage essentiel dans la campagne du candidat à la présidentielle et leader d’En marche !.

Le Monde | 19.12.2016 à 10h34 • Mis à jour le19.12.2016 à 13h57 |Par Cédric Pietralunga

Etudiant à Sciences Po, Ismaël Emelien a été repéré par DSK alors qu’il n’avait que 19 ans.

Pilier d’En marche !

Depuis le début de l’aventure, il est là, dans l’ombre. Conseiller « communication et affaires stratégiques » d’Emmanuel Macron à Bercy, Ismaël Emelien, 29 ans, a quitté le ministère de l’économie dès le printemps, quatre mois avant son patron, pour œuvrer au lancement d’En Marche ! C’est sur lui que repose aujourd’hui une bonne partie de la campagne de l’ex-inspecteur des finances, qui l’utilise comme sparring-partner pour affiner son projet « progressiste ».

Ex-petite main de DSK

Étudiant à Sciences Po, « Isma » n’a que 19 ans lorsqu’il se fait vamper par Dominique Strauss-Kahn, qui enseigne alors à l’école de la rue Saint-Guillaume. Embarqué dans la campagne de la primaire de 2006 – que DSK perdra –, il rejoint ensuite Gilles Finchelstein à la fondation Jean-Jaurès. Le politologue lui apprend le métier et le fait embaucher chez Euro RSCG (devenu Havas Worldwide), la boîte de com’ dirigée par Stéphane Fouks, l’un des plus proches amis de Manuel Valls.

Ami de sept ans

C’est en 2009 qu’Ismaël Emelien rencontre pour la première fois Emmanuel Macron, devenu banquier chez Rothschild après avoir été le rapporteur de la commission Attali. Le courant passe entre les deux jeunes hommes pressés, qui ne se quitteront plus et envisageront même de créer une entreprise ensemble après le départ d’Emmanuel Macron de l’Élysée. Barbe de trois jours et grosses lunettes, le Grenoblois est aujourd’hui le plus proche confident du candidat, qui apprécie sa franchise associée à une nature discrète voire mutique.

Tacticien innovant

« Ismaël, c’est le meilleur stratège politique de Paris », estime Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne, think tank libéral présidé par Henri de Castries, l’ex-patron d’Axa devenu conseiller de François Fillon. Le jeune conseiller essaie en tout cas de mener sa campagne autrement : il travaille avec la start-up de stratégie électorale Liegey Muller Pons et avec celle d’analyse sémantique Proxem, pour que son candidat colle au plus près des attentes des Français.

Lire aussi : En campagne aux Antilles, Emmanuel Macron ne veut pas être « un Père Noël »

Lire aussi : Ces militants qui marchent avec Macron

  •  Cédric Pietralunga

    Journaliste au Monde
    SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter