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  • admin9596 4:27 am le May 7, 2016 Permaliens  

    Les Indiens du Canada préfèrent mourir 

    Ravagés par le chômage, l’alcoolisme et l’oubli, des dizaines d’Amérindiens du Nord canadien mettent fin à leur jour. Le chef d’une communauté a déclaré l’état d’urgence.

    Dans le village canadien d'Attawapiskat, plus de 100 Indiens Cris ont tenté de se suicider depuis septembre.

    Ils sont cinq jeunes, ce vendredi 15 avril, à avoir tenté de se suicider. La semaine précédente, ils étaient 13, dont un garçon de 9 ans, à avoir conclu un sinistre pacte : mettre fin à leurs jours. Alertées par un adulte ayant surpris leur conversation, les autorités les avaient immédiatement conduits à l’hôpital pour une évaluation psychologique.

    « J’implore le gouvernement »

    Car à Attawapiskat, on ne prend pas ce genre d’intention à la légère. Dans ce village de 2000 habitants dans le nord de l’Ontario, 86 membres de la nation Cris ont essayé de mourir en septembre dernier. Ils étaient 28 en mars. Même s’il est plus marqué chez les jeunes, le phénomène touche tous les âges, de 11 à 71 ans. Si bien que le chef d’Attawapiskat, Bruce Shisheesh, a déclaré l’état d’urgence et donné l’alarme. « J’implore nos amis et le gouvernement, nous avons besoin d’aide. J’ai des cousins et amis qui ont tenté de se suicider », a-t-il déclaré à la télévision canadienne.

    Ce village autochtone n’est pas le seul à faire face à une vague de suicides. En mars, une autre tribu Cris, Pimicikamak, plus à l’ouest, dans le Manitoba, avait elle aussi déclaré l’état d’urgence après la mort de plusieurs adolescents et 140 tentatives et menaces de suicide en trois mois. Même phénomène chez les Inuits de Kuujjuak, dans l’Arctique québécois, avec le suicide de cinq jeunes, âgés entre 15 et 20 ans.

    « Il y a depuis longtemps de graves questions de santé mentale et de toxicomanie dans certaines communautés. » Un porte-parole du ministère de la santé

    L’Assemblée des Premières Nations, l’organisation qui représente les 634 communautés amérindiennes à travers le Canada, décrit « une tragédie nationale qui exige une action immédiate ». Sa présidente, Perry Bellegarde, a réclamé la mise en place d’« une stratégie nationale de lutte contre le suicide ». Pour l’heure, à Attawapiskat, une équipe d’intervention de crise de 18 personnes, composée de travailleurs sociaux et d’intervenants en santé mentale, a été dépêchée en urgence. « Il y a depuis longtemps de graves questions de santé mentale et de toxicomanie dans certaines communautés », a reconnu un porte-parole du ministère de la santé dans la presse canadienne.

    En 2007 déjà, une étude publiée par la Fondation autochtone de guérison (aujourd’hui dissoute) avait révélé que le taux de suicide chez les jeunes autochtones du Canada (Premières Nations, Inuits et Métis) était cinq à six fois supérieur à la moyenne nationale canadienne. Des communautés par ailleurs plus exposées à l’alcoolisme et à la violence. Les conditions de vie de ces populations sont pointées du doigt. Insalubrité des abris (sans eau ni électricité), surpeuplement (les familles s’entassent souvent à quinze dans quelques mètres carrés), taux de chômage élevé (jusqu’à 80 % dans certaines réserves), isolement (la ville la plus proche d’Attawapiskat, par exemple, est à 500 kilomètres)…

    Les conséquences d’un « génocide culturel »

    Autant de maux qui viennent s’ajouter à un traumatisme plus ancien : des générations ont été marquées par les séjours forcés en pensionnats organisés par le gouvernement jusque dans les années 1990. Des internats destinés à « évangéliser » et « assimiler » les enfants des réserves. En décembre dernier, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a estimé que cette pratique avait constitué un « génocide culturel »…

    Ce n’est pas la première fois que les tribus autochtones tentent d’alerter les autorités sur les conditions de vie déplorables des 1,4 million d’Amérindiens, Métis et Inuits qui composent un peu plus de 4 % de la population du Canada. En octobre 2011 déjà, la chef de la réserve d’Attawapiskat avait elle aussi décrété l’état d’urgence. Un an plus tard, elle avait planté son tipi dans la neige sur l’île de Victoria, près du Parlement canadien, à Ottawa, avant d’entamer une grève de la faim. Sans beaucoup de succès.

    Cette fois-ci, le gouvernement de Justin Trudeau a prévu d’injecter 8,4 milliards de dollars en cinq ans pour améliorer les infrastructures, les logements et l’éducation. Dans un tweet daté du 10 avril, le premier ministre canadien a écrit que ces événements lui « brisaient le cœur » et promis d’« améliorer les conditions de vie pour tous les peuples autochtones ».

     
  • admin9596 6:33 pm le May 5, 2016 Permaliens  

    Razzy Hammadi, socialiste de moins en moins frondeur 

    A 37 ans, le député de Seine-Saint-Denis vient d’être nommé porte-parole du PS. Celui qui frayait à ses débuts avec l’aile gauche du parti s’est peu à peu rapproché du gouvernement.

    Le nouveau porte-parole du PS Razzy Hammadi proposait, en février 2015, d'interdire aux élus socialistes de voter contre les textes du gouvernement.

    Le jeune loup

    La carrière politique de Razzy Hammadi commence au sein du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) auquel il a adhéré en 1999 et dont il est élu président en 2005. Il se rapproche des positions d’Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon. Pour les municipales de 2008, le PS le parachute à Orly (Val-de-Marne). Il essuie un revers mais devient en 2012 député de Seine-Saint-Denis à 33 ans.

    Le sanguin

    Durant sa course malheureuse à la Mairie de Montreuil (Seine-Saint-Denis) en 2014, une vidéo le montre lors d’une altercation, insultant un groupe qu’il qualifiera ensuite de « bande de voyous ». « Seule la peur, pour ma compagne avant tout, m’a conduit à tenir ces propos », se défend-il. Dans la tourmente, Claude Bartolone, « baron » local et président de l’Assemblée nationale, le soutient.

    Le frondeur

    Issu de la gauche du Parti socialiste, Razzy Hammadi s’oppose, au début du quinquennat de Hollande, à la ligne défendue par Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur. En août 2013, alors que Manuel Valls évoque, lors d’un séminaire gouvernemental, les questions d’immigration et la compatibilité entre islam et démocratie, il déclare : « Valls ne rend pas service à la gauche. »

    L’autoritaire

    Si Razzy Hammadi a signé en 2012 une tribune en faveur du vote des étrangers, il n’accorde pas autant de liberté aux députés de son camp. En février 2015, il propose d’interdire aux parlementaires socialistes de voter contre les textes du gouvernement, se démarquant ainsi des autres frondeurs.

    Le promu

    Le 9 avril, il profite du rajeunissement à la tête du Parti socialiste voulu par son premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis : succédant à Juliette Méadel, nommée en février secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes, il devient le porte-parole du PS. Il y a un an, il faisait déjà de l’œil à l’aile droite du parti, la jugeant « réelle et pragmatique ».

    Par Valentin Ehkirch

     
  • admin9596 5:50 pm le May 3, 2016 Permaliens  

    La photo crée l’illusion à Hyères 

    Chaque année, le Festival international de mode et de photographie à Hyères met en lumière une dizaine de jeunes photographes. Les artistes sélectionnés pour cette 31e édition interrogent notamment le pouvoir de l’apparence.

    Rien de tel que le festival d’Hyères pour se faire un nom dans la photographie de mode (et la photographie tout court…). Camille Vivier, ­Olivier Amsellem, SØlve SundsbØ, Charles Fréger, Thomas Mailaender…, tous sont ­passés par là au début de leur carrière.

    Jason Larkin, « 30 minutes », « Waiting », 2013.

    Quid du cru 2016 ? Comme à chaque printemps, le festival, qui se termine le 25 avril, a ­sélectionné une dizaine de jeunes pousses. Français, tchèque ou ukrainien, ces artistes en devenir sont invités à dévoiler leur talent dans les méandres modernistes de la Villa Noailles, au fil d’une exposition collective.

    Des parcours variés, un horizon grand ouvert

    Pour cette 31e édition, dont M Le magazine du Monde est partenaire, le jury du concoursphoto, sous la houlette du « dieu » William Klein, est constitué de directeurs artistiques, éditeurs et photogra­phes venus du monde entier, dont Jean-Paul Goude. A charge pour ce collège de retenir deux noms qui, l’an prochain, se verront passer commande pour le festival : l’un pour le Grand Prix, doté pour la première fois de 15 000 euros par Chanel ; l’autre pour le Prix spécial, comme celui décerné l’an passé à Evangelia Kranioti.

    En images : les œuvres des finalistes du Prix photo

    Emilie Regnier, «Abidjan, Ivory Coast, Portrait of Abiba Yalupé », « Hair », 2014.Les photographies de coiffes réalisées dans les années 1970 par le Nigérian J.D. 'Okhai Ojeikere ont ­inspiré cette artiste d’­origine canadienne et haïtienne. Elle livre des portraits de coquettes ­rencontrées dans les salons de beauté de Bamako ou d’­Abidjan, influencées par les stars de la pop américaine.
    Jojakim Cortis et Adrian Sonderegger, « Making of “La cour du domaine du Gras” » (by Joseph Nicéphore Niépce, 1826), « Ikonen », 2012. Le malicieux duo suisse met en scène de grands événements ­historiques tout en dévoilant les coulisses de leur manipulation. Ici, la toute première photographie, prise en 1826 par Nicéphore Niépce dans la cour d’une ferme.
    Maja Daniels, « Local Santas », « River Valley Vernacular », 2013. Dans la vallée d’Älvdalen se parle une langue ancienne, proche de celle des Vikings : l’elfdalian. La photographe ­suédoise est partie traquer les descendants ­lointains de ces fiers guerriers.
    Jason Larkin, « 30 minutes », « Waiting », 2013. Ce photographe britannique a passé deux ans à Johannesburg, en Afrique du Sud, où il a saisi dans les rues des badauds figés dans une longue attente.
    Ilona Szwarc, « Untitled #17 », « I am a woman and I cast no shadow », 2015.Le maquillage est un masque derrière lequel on se cache, bien plus qu’une simple mise en beauté. L’artiste d’origine polonaise explore cette idée, à travers des portraits s’inspirant de tutoriels de maquillage.
    Sasha Kurmaz, «Untitled », « Banner Book », Kiev, 2015. Tendues, caressantes, en prière ou combattantes, les mains telles qu’elle les a découvertes dans les affiches publicitaires jalonnant les rues de Kiev constituent le motif auquel s’est attachée cette plasticienne ­ukrainienne.
    Anaïs Boileau, « Calpe détail », « Plein Soleil », 2014. La photographe française a réalisé une série autour des femmes obsédées par leur teint hâlé. Elle s’est aussi arrêtée sur l’architecture des cités balnéaires qui les accueillent et sur leurs lignes froides soumises aux rayons.
    Louise Desnos, « Acedia #6 », « Acedia », 2015. Dans la série « Acedia », la photographe française s’est inspirée de cet état d’affliction et de désenchantement appelé l’acédie. Plus qu’un ­sentiment de désolation, elle le considère comme une tentative de résister au monde contemporain.
    Fleur van Dodewaard, « #05 », « Biscuits », 2015. Cette Néerlandaise a collaboré avec des virtuoses de la porcelaine dans le sud du Japon afin de créer d’étranges vases en biscuit traditionnel que vient perturber l’­irruption d’objets contemporains. Ici, alliant le kaolin, le plus noble, au plastique le plus commun.
    Vendula Knopova, « Untitled », « Tutorial », 2015. Humour pop et trivialité de bon aloi marquent l’univers ­complètement décalé de cette artiste pragoise.
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    Emilie Regnier, «Abidjan, Ivory Coast, Portrait of Abiba Yalupé », « Hair », 2014.Les photographies de coiffes réalisées dans les années 1970 par le Nigérian J.D. ‘Okhai Ojeikere ont ­inspiré cette artiste d’­origine canadienne et haïtienne. Elle livre des portraits de coquettes ­rencontrées dans les salons de beauté de Bamako ou d’­Abidjan, influencées par les stars de la pop américaine.

    Emilie Regnier

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    La plupart des nominés de ce printemps ont 30 ans à peine et sont souvent issus de formations prestigieuses comme les Arts déco à Paris ou la Royal Academy of Arts à Londres. Ils évoluent dans la presse aussi bien que dans l’humanitaire ; leurs parcours, des plus variés, oscil­lent entre les studios de publicité, la photographie documentaire et le monde des galeries.

    Jojakim Cortis et Andrian Sonderegger, "Making of "La cour du domaine du Gras" (by Joseph Nicéphore Niépce, 1826), "Ikonen", 2012.

     Bref, la photo de mode est loin, très loin d’être leur unique horizon. C’est toute la qualité d’un tel festival que d’ouvrir grand les yeux. Ici, le premier degré n’a pas bonne presse : pour preuve, la façon qu’ont ces jeunes gens de se jouer avec brio du motif de l’apparence, et de ses pièges. Apparence ­dictatoriale sous l’œil caustique d’Anaïs ­Boileau, qui, à la façon d’un Martin Parr, ­s’arrête sur ces femmes obsédées par leur bronzage ; mais aussi chez Emilie Regnier, qui a rencontré au gré des salons de coiffure africains de plantureuses fausses blondes, déchirées entre leur désir de se métamorphoser en Beyoncé et celui de rivaliser de crinière avec Rihanna. Même trouble de l’identité mis en scène par Ilona Szwarc à travers des séquences de maquillage faisant tomber le masque.

    Ilona Szwarc, "Untitled #17", "I am a woman and I cast no shadow", 2015.


    C’est l’illusion, également, que ­travaillent au corps Jojakim Cortis et Adrian Sonderegger : le duo suisse reconstitue en studio quelques événements historiques, de la bombe d’Hiroshima à l’­accident du Concorde, tout en laissant place, dans leurs images, à mille indices qui en dénoncent la falsification.

    Quant à Louise Desnos, ses ­précieux clichés noir et blanc évoquent des paysages et des êtres paraissant si lointains qu’ils en semblent étrangers à eux-mêmes. A l’instar de ces silhouettes, surprises par le Britannique Jason Larkin au fil des rues de Johannesburg, qui suggèrent une attente dont on ne connaît pas l’objet. Sans visage, réduits à leur ombre, ces badauds sont à l’image de la société qui les a vus naître : projetés vers un avenir incertain.

    Festival international de mode et de photographie, Villa Noailles, montée de Noailles, 83400 Hyères. Jusqu’au 25 avril. http://www.villanoailles-hyeres.com

    Lire aussi le Grand Format :Hyères 2016 côté mode

     
  • admin9596 12:30 pm le May 2, 2016 Permaliens  

    La peine de mort bat des records 

    Le Monde | 20.04.2016 à 16h59 • Mis à jour le21.04.2016 à 11h34

    Selon le rapport annuel d’Amnesty International, en 2015 pour la première fois, les pays ayant aboli la peine capitale sont majoritaires. En revanche, le nombre de personnes exécutées a augmenté : 1 634, le chiffre le plus élevé jamais recensé depuis 1989.

    Amnesty international : rapport 2016 sur la peine de mort

     
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