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  • admin9596 5:18 pm le March 31, 2016 Permaliens  

    La Corée du Nord s’offre un musée au Cambodge 

    Edifié à la gloire de l’empire khmer et financé par Pyongyang, l’Angkor Panorama Museum représente une manne financière pour le régime nord-coréen, qui cherche à contourner les sanctions internationales liées à la relance de ses essais nucléaires.

    C’est la pièce maîtresse de l’Angkor Panorama Museum, qui vient d’ouvrir à Siem Reap, au Cambodge. Une fresque à 360 degrés, de 13 mètres de haut et 120 mètres de long, que l’on contemple juché sur un gradin central censé représenter le sommet du Phnom Bakheng,

    le temple-colline dominant la plaine d’Angkor. Guerre entre les Khmers et les Chams, édification du temple du Bayon, vie quotidienne à l’âge d’or khmer… 45 000 personnes sont représentées sur cette composition. Les travailleurs ont des corps vigoureux, les femmes pilent le riz gaiement, on danse et on trinque à l’époque de Jayavarman VII.

    Maquette de l'Angkor Panorama Museum qui a été inauguré le 11 février, à Siem Reap, au Cambodge.

    « Il y avait quand même des esclaves », nuance notre guide cambodgien, en pointant un garde

    muni d’un fouet. Il nous signale aussi ces visages aux traits coréens qui se sont glissés parmi la foule. « Les peintres ont travaillé à partir de photos », explique le jeune homme. Car ce musée à la gloire de l’empire khmer (802-1431) — bâtisseur de la merveilleuse cité-Etat d’Angkor, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1992 — est une œuvre 100 % nord-coréenne. Il a été réalisé par le Mansudae Art Studio, un atelier d’Etat employant 5 000 personnes dévoué à la propagande de Kim Jong-un. Plus d’une année a été nécessaire à 63 « artistes méritants » pour réaliser l’immense fresque.

    Un coût de 24 millions d’euros

    On y accède moyennant un billet d’entrée de 15 dollars (13,30 euros), moitié moins pour les Cambodgiens. Un tarif dissuasif pour les uniques visiteurs rencontrés ce matin de février, une famille malaisienne qui s’est rabattue sur la salle de cinéma. Pour 5 dollars, ces touristes ont apprécié le petit film en images de synthèse qui retrace la construction des temples sur une musique épique. Le musée aurait coûté 24 millions d’euros à la Corée du Nord. Le contrat prévoit qu’elle empoche les revenus engrangés par l’établissement pendant dix ans, puis qu’ils soient partagés équitablement avec l’Autorité pour la protection du site et l’aménagement de la région d’Angkor (Apsara) les dix années suivantes, avant d’être

    entièrement transférés à l’organisme cambodgien.

    La fresque à 360 degrés, de 13 mètres de haut et 120 mètres de long, a été réalisée par 63 artistes nord-coréens et relate l'histoire de la Cité-Etat d'Angkor.

    Lors de l’inauguration, Sok An, le vice-premier ministre chargé d’Apsara, a rejeté catégoriquement les critiques sur ce partenariat avec la dictature ermite. « L’investissement de Mansudae contribue non seulement au développement socio-économique du Cambodge, mais aussi à renforcer l’amitié et la coopération entre nos deux nations », a-t-il déclaré à la presse.

    « Pyongyang cherche à identifier de nouvelles sources de liquidités à l’étranger. Cela lui permet de faireentrer du cash en contournant les sanctions économiques internationales » Greg Scarlatoiu, président du Comité pour les droits de l’homme en Corée du Nord

    Ce lien entre Corée du Nord et Cambodge n’est pas nouveau. Le roi Norodom Sihanouk et Kim Il-sung se sont rencontrés, en 1961, au sein du mouvement des non-alignés. Après avoir été renversé par un coup d’Etat en 1970, le monarque avait trouvé asile dans un palais de 60 chambres à Pyongyang, où il put s’adonner à sa passion pour le cinéma en tournant quelques films. Mais ces dernières décennies, sous la houlette du premier ministre Hun Sen, Phnom Penh s’est davantage rapproché de Séoul, devenu le deuxième investisseur au Cambodge.

    La construction de l’Angkor Panorama Museum est-elle une manière de contrebalancer cette influence dans le petit royaume ? Plusieurs observateurs rappellent que ces grands projets sont avant tout une manne financière pour le régime du Juche. « Pyongyang cherche à identifier de nouvelles sources de liquidités à l’étranger. Cela lui permet de faire entrer du cash en contournant les sanctions économiques internationales instaurées en réaction à ses essais nucléaires », analyse Greg Scarlatoiu, président du Comité pour les droits de l’homme en Corée du Nord. Selon lui, ses activités extérieures permettraient à la dictature d’encaisser

    de 120 à 230 millions de dollars par an.

    Vidéo : visite virtuelle du musée

    Par Eléonore Sok

     
  • admin9596 2:04 pm le March 31, 2016 Permaliens
    Étiquettes : Espagne, voyage Espagne   

    Voyage Voyage… en Espagne 

    Je crois que mes années de camping sont derrière moi, désormais. Le mois dernier, j’ai en effet participé avec ma femme à un voyage de groupe à Barcelone en Espagne. Une vraie révolution dans notre façon de voyager. Parce que jusque là, nous avions toujours refusé d’envisager le voyage de groupe. Nous sommes toujours partis en nous débrouillant seuls, échafaudant nous-mêmes nos itinéraires durant des mois. Nous réservions nos véhicules, planifions nos hébergements : nous nous occupions d’absolument tout. Le temps passé à tout ça permettait d’une certaine manière de profiter à l’avance du voyage. Alors pourquoi un tel virage ? C’est une bonne question. Peut-être est-ce l’âge qui se fait sentir, parce que pour une fois, nous avons eu envie qu’une agence s’occupe de tout ça à notre place. Et si je ne savais pas trop à quoi m’attendre, je dois dire que j’ai été enchanté par cette expérience. Ne plus avoir à s’occuper de l’organisation et des horaires a été un réel plaisir. Tout ce que nous avions à faire, c’était nous laisser faire et profiter en toute quiétude. Et c’est très agréable de découvrir tous les attraits d’une région sans avoir à s’inquiéter des problèmes de timing ! Alors bien sûr, on est un peu moins libre de se déplacer comme on l’entend. Mais pas tant que ça, en fin de compte. Les agences semblent avoir compris que ce n’est pas parce qu’on voyage en groupe qu’on veut tout le temps être comme cul et chemise avec les autres participants. Nous avons donc eu droit à nos moments de temps libre où ma dulcinée et moi sommes partis en balade pour nous retrouver. Du coup, grâce à ces coupures bienvenue, nous n’avons pas mal vécu la proximité avec le reste du groupe. En dépit de mes appréhensions, ce voyage de groupe a donc été une excellente surprise. D’ailleurs, vous savez quoi ? Mon épouse et moi sommes restés en contact avec un couple avec qui nous avons fait connaissance, et on parle déjà de refaire un prochain voyage , à l’avenir ! On peut donc dire que ma femme et moi avons définitivement vendu notre âme au diable du bien-être. Je vous mets d’ailleurs un lien vers le site de l’agence qui s’est occupée de notre voyage de groupe : si vous êtes comme moi du genre à tout organiser vous-même, vous pourriez être surpris par la vitesse à laquelle on change…Retrouvez le descriptif de notre voyage groupe en Espagne en suivant le lien.

     
  • admin9596 2:46 pm le March 28, 2016 Permaliens  

    A Bruxelles, les automobilistes ne voient pas le bout du tunnel 

    La capitale belge, qui souffre déjà de problèmes aigus de circulation, est contrainte de fermer certains tunnels pour travaux. Un cauchemar pour des milliers de conducteurs. Et un gros imbroglio politique.

    Des dizaines de milliers de personnes viennent chaque jour travailler à Bruxelles.

    La Belgique sait entretenir la flamme du surréalisme et ses dirigeants montrent souvent la voie à suivre. Celle des « tunnels bruxellois », par exemple, ce dossier qui amuse, consterne, sidère les habitants de la ville et fait découvrir aux étrangers les joies du malgoverno, ­version plat pays.

    Depuis janvier, plusieurs des 17 tunnels que compte la ville région ont dû être fermés, bricolés, réparés à la hâte : ils menaçaient la sécurité des usagers, et certains semblaient même près de s’effondrer, faute d’avoir été entretenus comme il se doit. Des experts ont découvert in extremis que la dalle de l’un d’eux, le tunnel ­Montgomery, risquait de s’affaisser sur la chaussée.

    Mauvais genre

    Souvent congestionnée et constellée d’innombrables chantiers, la capitale belge est, cette fois, devenue un véritable cauchemar pour ceux qui doivent la sillonner en voiture. Cela fait mauvais genre pour une cité qui se veut européenne mais accumule les lacunes en matière de transports publics : la Commission européenne vient d’indiquer à la Belgique que les problèmes de mobilité dans et autour de sa capitale menaçaient son potentiel de développement. Et ce n’est pas l’instauration très contestée, au cœur de la ville, d’un long chemin piétonnier qui devrait améliorer les choses.

    Le tunnel Stéphanie, une importante voie d'accès au centre de la capitale belge, sera fermé pendant un an.

    A partir des années 1950, Bruxelles a été éventrée pour permettre aux automobilistes de se déplacer plus aisément dans cette cité que gagnent, et quittent, quotidiennement des dizaines de milliers de « navetteurs », Flamands et Wallons, venant y travailler. ­En Belgique, où le slogan « Mon auto, ma liberté » a longtemps fédéré, il est difficile d’inciter les citoyens à tenter d’autres modes de déplacement. D’autant que de très nombreuses entreprises offrent à leurs employés une voiture de fonction qui échappe assez largement à la très lourde taxation sur le travail.

    La faute aux souris ?

    Il reste à identifier les responsables de l’affaire des tunnels. Pour cela, on pourrait recourir aux archives, mais un ingénieur de Bruxelles Mobilité, le service compétent (il est permis d’en douter) de l’administration régionale, a affirmé qu’elles avaient été dévorées par des souris après avoir été stockées dans les piliers de certains ponts…

    On pourrait aussi interroger les ministres-présidents de la région. L’actuel, Rudi Vervoort, PS, affirme qu’il n’avait été mis au courant de rien. L’un de ses prédécesseurs, le libéral François-Xavier de Donnea, a « perdu les papiers ». Un autre, le socialiste Charles Picqué, en poste durant vingt ans, a été nommé… président de la commission parlementaire créée pour enquêter sur la situation des tunnels. « Comme si le patron de Volkswagen présidait la commission d’enquête sur les émissions de CO», ironise l’un de ses opposants.

    Peut-être faut-il consulter le ministre régional des transports, alors ? Pascal Smet, un jeune socialiste ­flamand réputé avoir trois idées à la minute, a asséné qu’il allait « résoudre cette merde de dossier ». A part proposer un péage à l’entrée des tunnels (du moins lorsqu’ils seront rouverts, suppose-t-on), il reste toutefois assez flou quant à ses intentions. Le hashtag #tunnelgate, déjà très populaire, est appelé à durer.

     
  • admin9596 11:42 am le March 27, 2016 Permaliens  

    En Norvège, des migrants condamnés au retour vers l’inconnu 

    La famille Al-Zanghari a quitté la Jordanie pour s'installer en Norvège. Le père est arrivé seul en 2002 puis a fait venir son épouse et ses filles entre 2004 et 2010. Ci-dessus, Doaa, Israe, Gofran, Mona (de gauche à droite, rang du haut), Bayan, Sara et Nora (rang du bas). Ces deux dernières, aujourd'hui âgées de 9 et 7 ans, sont nées en Norvège. En 2013, la police a surgi chez eux en pleine nuit pour les expulser. M. Al-Zanghari se serait fait passer pour un Palestinien apatride afin d'obtenir l'asile politique.

    « Ils parlent de paix, mais ils ne la construiront pas en envoyant des enfants au Yémen ou en Afghanistan. Ils donnent le prix Nobel de la paix à Malala Yousafzai, mais ils ne font pas la paix dans leur vie. » Ces mots simples et durs sont ceux de Josephine, une adolescente nigériane expulsée de Norvège dont la photographe Andrea Gjestvang a suivi le parcours.

    Etat providence, pays du prix Nobel de la paix, engagé pour la défense des droits de l’homme, la Norvège bénéficie d’une image positive. Mais le pays change. Cette pétromonarchie subit actuellement les effets de la chute du prix du pétrole. Et en dépit de déclarations humanistes sur les droits des enfants, elle a durci sa politique envers les réfugiés, y compris mineurs. Au gouvernement depuis octobre 2013 dans une coalition aux côtés des conservateurs, le Parti du progrès (FrP), formation populiste et anti-immigrés, imprime sa marque. « Depuis son arrivée au pouvoir, le FrP conduit sa politique de façon agressive. Et les gens l’acceptent, je ne comprends pas », s’indigne Andrea Gjestvang.

    Fausses retrouvailles

    C’est en lisant, en décembre 2014, une enquête sur les expulsions de mineurs étrangers que la photographe a décidé de s’intéresser à ce sujet. Selon un consensus alors en vigueur, les enfants ayant vécu de longues années en Norvège ne pouvaient être renvoyés dans leur pays d’origine. Une règle tacite qui semble ne plus avoir cours.

    Entre avril et juillet 2015, Andrea Gjestvang suit quatre jeunes gens expulsés, avant de revenir à la fin de l’été sur les lieux où ils ont vécu en Norvège. Negin, l’Iranienne, avait fui son pays en 2009 avec sa famille, Amin était arrivé d’Afghanistan la même année. Les sœurs de la famille jordanienne Al-Zanghari vivaient pour certaines depuis 2004 en Norvège. Quant à Richard, venu du Nigeria avec ses parents, son frère et ses deux sœurs, il a passé six ans dans le royaume avant d’être expulsé. Si les histoires et les parcours diffèrent, tous racontent à la photographe le déracinement et ces fausses retrouvailles avec un pays qu’ils ne connaissaient pas ou peu. Un pays où leur famille est parfois toujours en danger.

    528 mineurs expulsés en 2015

    Alors que le nombre de réfugiés venus essentiellement de Syrie et d’Afghanistan augmentait, la situation n’a fait que se dégrader pour les demandeurs d’asile. En 2015, ils ont été 31 145 à frapper à la porte du pays, un record. Parmi eux, 5 297 mineurs arrivés seuls, les deux tiers en provenance d’Afghanistan. Cette même année, 528 mineurs ont été expulsés du royaume. Dans les conditions actuelles, cela peut prendre jusqu’à trois ans avant qu’un dossier de demande d’asile soit examiné.

    La ministre de l’immigration, Sylvi Listhaug, membre du FrP, attise les peurs, soulignant que cette vague migratoire aura des « conséquences dévastatrices » pour la société norvégienne. Fin décembre 2015, elle a déposé un projet de loi qui, s’il est adopté, fera de la Norvège le pays le plus strict d’Europe – avec le Danemark – pour l’accueil des étrangers. Très critiqué notamment par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, il doit être revu ce mois-ci.

    Comme ailleurs en Europe, la société norvégienne se referme sur elle-même. Ces dernières semaines, des habitants liés à des groupuscules d’extrême droite baptisés les « soldats d’Odin » – dieu de la guerre dans la mythologie nordique – ont commencé à patrouiller dans les rues de certaines villes. Selon de récents sondages, les Norvégiens ne sont plus que 45 % à penser que l’immigration est positive pour leur pays, contre 54 % il y a seulement un an.

    Gofran et Nora (en bas) vivent aujourd'hui avec leur père et leur sœur Sara à Irbid, en Jordanie. Comme elles parlent et écrivent très mal l'arabe, elles ne peuvent être scolarisées et passent leurs journées à dormir ou à chatter avec leurs amies norvégiennes (en haut à gauche, Frida, Gyda, et Elise Sofie sur l'aire de jeux où elles avaient l'habitude de se retrouver ; en haut à droite, le paysage vu depuis la maison de la famille à Namsos). Leur mère et les autres filles ont à nouveau traversé la Méditerranée. Elles vivent à Malmö, en Suède, et espèrent encore obtenir l'asile pour toute la famille en Norvège. Après un refus de la Cour suprême, elles se sont tournées vers la Cour européenne des droits de l'homme.
    Negin (en haut et en bas à gauche) a quitté l'Iran en 2009 avec son frère et ses parents qui fuyaient des persécutions politiques. A Farsund, dans le sud de la Norvège, elle s'est prise de passion pour la natation (ici, la jeune fille est à la piscine de Bolu, en Turquie). Elle aimait aussi beaucoup jouer au foot (en haut à droite, Vaarin et Sunniva, ses meilleures amies ; en bas à droite, un bureau « décoré » de leur maison de Farsund). En Norvège, la famille s'était convertie au christianisme. Tous ont été expulsés en janvier 2014. A l'aéroport de Téhéran, la police les attendait pour un long interrogatoire. En Iran, il est interdit de se convertir. La famille, qui craignait pour sa vie, a réussi à passer en Turquie.
    D'origine nigériane, Richard (ci-dessus) vivait en Italie avec sa famille. Mais à la suite d'un accident du travail qui lui a fait perdre un œil, son père a été licencié. Il a alors envoyé son épouse et ses quatre enfants en Norvège. Malgré le rejet de leur demande d'asile (la maman avait invoqué le risque d'excision au Nigeria), la famille était hébergée dans un centre pour réfugiés (en bas à droite) à Borkenes, dans le nord du pays. Richard y menait une vie presque normale : il allait à l'école, s'investissait dans la vie de la paroisse, s'était fait des copains (en haut à droite, sa meilleure amie Johanne, dans l'endroit secret qu'ils avaient l'habitude de partager). Mais en septembre 2014, Richard et sa famille ont été expulsés. Ses chaussures de sport (en haut à gauche) sont l'un des rares effets personnels qu'il a pu emporter. Après quatre mois à Lagos, sa famille a de nouveau quitté le pays pour l'Italie, où tous vivent aujourd'hui dans l'attente de pouvoir repartir un jour en Norvège. En 2015, les autorités norvégiennes ont réétudié leur dossier. Verdict : la connexion des enfants avec le pays « n'est pas assez forte ».
    En arrivant en Norvège en 2009, Amin (en haut àgauche) croyait en avoir fini avec l'Afghanistan et la violence des talibans. Il rêvait de devenir mécanicien, de réparer la voiture de son ami Tobias (en bas à droite). Mais en 2014, les autorités norvégiennes, considérant que Kaboul n'est plus un endroit dangereux, l'ont expulsé, lui et sa famille. Après dix mois dans la capitale afghane, Amin a fait appel à un passeur et s'est enfui pour la Grèce. Il se trouve actuellement quelque part dans le nord de l'Europe. Il garde toujours sur lui une carte postale de Gol, le village norvégien où il habitait (en bas à gauche).
     
  • admin9596 12:42 pm le March 25, 2016 Permaliens  

    Achat du Vantablack par Anish Kapoor : les artistes broient du noir 

    En achetant les droits exclusifs du Vantablack, un noir très profond, l’artiste britannique a provoqué l’ire de ses pairs.

    L'artiste Anish Kappor, lors d'une conférence à Evreux, en septembre 2015.

    Anish Kapoor aime les espaces infinis et les trous noirs, les grottes et les gouffres. En toute logique, cet amateur de vertiges perceptifs s’est intéressé au Vantablack, un noir capable d’absorber 99,96 % du spectre visible, mis au point par la société britannique Surrey NanoSystems. En piégeant la lumière, cette matière en nanotubes de carbone gomme tout relief.

    Une interview de l’inventeur du Vantablack (reportage de la BBC, durée 4’28’’, en anglais)

    Mais quand le plasticien britannique se pique d’acheter les droits exclusifs de ce noir, les artistes, eux, voient rouge. « Je n’ai jamais entendu parler d’un artiste qui monopolise un matériau », fulmine le peintre de la reine Elizabeth II, Christian Furr, dans la presse. D’autres parlent d’absurdité. Kapoor, lui, ne veut rien entendre. « Il n’y a pas de controverse, je n’ai rien à vous dire », nous a-t-il déclaré au téléphone, en raccrochant aussi sec son combiné.

    Un mutisme inédit chez un artiste qui se pose volontiers en bretteur indigné. « C’est un geste cynique d’un artiste du Top 10, estime Dominique Païni, commissaire en 2006 de l’exposition « Le noir est une couleur » à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence. A ce niveau, on croit que le monde vous appartient, alors pourquoi pas une couleur. C’est comme de penser que l’argent pourrait acheter des rayons de soleil californien. Au fond, il y a dans ce geste un désespoir mégalomaniaque. »

    « Le noir, qu’il soit celui de l’asphalte ou de la nuit noire, appartient à tout le monde. » Benoît Decron, directeur du Musée Soulages, à Rodez

    Kapoor pourrait se targuer de quelque antécédent. L’artiste Yves Klein avait certes déposé le brevet pour un bleu outremer qui porte son nom. Mais il n’a pas fait de cette teinte, toujours disponible dans le commerce, un privilège personnel. Quant au noir absolu, beaucoup d’artistes, de Richard Serra à Ad Reinhardt, pourraient s’en revendiquer. « Si le monochrome noir avait un nom propre, ce serait celui d’Ad Reinhardt, poursuit Dominique Païni. Sa persistance à toujours reprendre la même couleur pourrait créer un sentiment de propriété. Mais Reinhardt ne l’a pas confisquée. »

    Pas plus que Pierre Soulages, peintre de l’« outrenoir ». « Je pensais que depuis Klein, la question de l’appropriation d’une couleur s’était épuisée, s’étonne Benoît Decron, directeur du Musée Soulages, à Rodez. Le noir, qu’il soit celui de l’asphalte ou de la nuit noire, appartient à tout le monde. » Le Vantablack, lui, n’appartient plus qu’à Kapoor.

    Lire aussi l’entretien Anish Kapoor : « Mais qu’est-ce qui se passe en France ? »

     
  • admin9596 9:26 pm le March 22, 2016 Permaliens  

    Aux Etats-Unis, le « sexting » reste un crime 

    Article sélectionné dans

    la matinale du 11/03/2016
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    Le Monde | 11.03.2016 à 06h40 • Mis à jour le11.03.2016 à 16h31 |Par Stéphanie Chayet

    La majorité des Etats américains poursuivent pour pornographie les adolescents qui envoient ou reçoivent par SMS ou courriel des images érotiques personnelles.

    Au Nouveau-Mexique, depuis le 26 février, les adolescents qui s’envoient des selfies dénudésne sont plus considérés par la justice comme des délinquants sexuels. Avant l’adoption de cette loi, le « sexting » — comme on appelle communément l’envoi par SMS ou par courriel d’images érotiques personnelles — pouvait leur valoir une inculpation pour création, diffusion et recel de pornographie enfantine, un crime dont ils étaient à la fois les auteurs et les victimes. Dans la majorité des Etats américains, les mineurs pris en train d’envoyer ou de recevoir des photos indécentes peuvent encore être poursuivis comme des pédophiles, tombant sous le coup de lois censées les protéger.

    “Avec les smartphones, nos enfants nous échappent encore plus. C’est pour ça que tout le monde panique.” Jonathan Zimmerman, professeur à l’université de New York

    Dans une affaire qui a fait grand bruit l’année dernière, deux lycéens de 16 ans — en couple — ont ainsi été inculpés d’« exploitation sexuelle d’un mineur » en Caroline du Nord pour un échange consensuel de sextos. Face aux protestations, le juge a requalifié l’infraction en délit afin de leur épargner une peine de prison et une inscription sur un fichier de délinquants sexuels. La sentence : un an de mise à l’épreuve et de privation de téléphone portable, sans compter l’humiliation d’être exposés dans la presse. Les associations de défense des libertés publiques comme l’ACLU dénoncent régulièrement les « persécutions » que font subir certains procureurs zélés aux adolescents.

    Tout indique que la pratique s’est banalisée. Une enquête de 2014 auprès de 964 lycéens texans a montré que 28 % d’entre eux avaient envoyé au moins un selfie à caractère sexuel, une expérience qui ne laisse rien présager, selon cette étude, de futurs comportements à risque. Pourtant, le « sexting » reste très stigmatisé. Parmi la quinzaine d’Etats qui ont sorti les échanges consensuels entre mineurs du champ de la pornographie enfantine, rares sont ceux qui les ont entièrement légalisés. En Louisiane, par exemple, c’est un délit passible d’une amende de 250 dollars pour une première infraction et de 500 dollars pour une seconde. Dans l’Illinois, les contrevenants ont le choix entre une sanction éducative

    et des travaux d’intérêt général.

    L’école moralise

    L’institution scolaire n’est pas moins désapprobatrice. Dans les lycées de Miami, on apprend aux adolescents que « le safe sexting n’existe pas ». Au Texas, on leur promet « embarras, humiliation, peur et trahisons » s’ils cèdent à la tentation.

    Pour l’historien Jonathan Zimmerman, professeur à l’université de New York (NYU) et spécialiste de l’éducation sexuelle, les adultes sont désemparés face à une expérience adolescente qu’ils n’ont pas vécue. « Les technologies numériques ont permis aux jeunes de se soustraire au regard de leurs parents comme aucune génération auparavant. C’est un peu comme la banquette arrière des automobiles, qui avait favorisé une première émancipation dans les années 1950. Avec les smartphones, nos enfants nous échappent encore plus. C’est pour ça que tout le monde panique. »

    Lire : Sexto ou tard

    • Stéphanie Chayet

     
  • admin9596 9:13 am le March 21, 2016 Permaliens  

    Martin Fourcade – Alexis Pinturault, étoiles des neiges 

    Le premier est biathlète et vient de décrocher une quatrième médaille d’or lors du 20 km individuel des Mondiaux d’Oslo. Le second enchaîne les victoires en Coupe du monde ski ces dernières semaines.

    Martin Fourcade et Alexis Pinturault.

    Martin Fourcade

    Géant du biathlon. Il ne laisse rien à ses adversaires. Aux Mondiaux de biathlon d’Oslo, Martin Fourcade a remporté ses quatre premières courses (relais mixte, sprint, poursuite, 20 km individuel) en donnant la curieuse impression que c’est simplement normal. Le début de sa moisson de médailles ? Les championnats d’Oslo s’achèvent le 13 mars.

    Cinq saisons au top. C’est la cinquième année d’affilée que Martin Fourcade remporte le classement général de la Coupe du monde. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il soit en grande forme ou non, il gagne.

    La Norvège dans le cœur. Durant l’été 2015, à la recherche d’air frais pour renouveler sa motivation, il est parti s’entraîner à côté d’Oslo. Une sorte de « voyage Erasmus », dit-il, dans un pays où le biathlon n’est pas, comme en France, une pratique confidentielle mais un véritable sport national.

    Made in Pyrénées. Natif des Pyrénées-Orientales, il s’est mis au biathlon pour suivre son frère aîné, Simon. Las, ce dernier, en dépit de son talent, a vite dû se résoudre à le laisser filer. Fort en tir, Martin Fourcade domine surtout sa discipline skis aux pieds. Où s’arrêtera son palmarès ? Il n’a que 27 ans.

    Lire aussi : Biathlon : Martin Fourcade, l’homme des records

    Alexis Pinturault

    As du géant. Le 4 mars, Alexis Pinturault a gagné son quatrième slalom géant de suite, à Kranjska Gora (Slovénie). Un succès qui lui permet d’égaler, à seulement 24 ans, le record de victoires (15) de Jean-Claude Killy en Coupe du monde. « Il lui reste dix ans pour battre tous les records », l’a félicité ce dernier, sous le charme.

    Saison en or. Sa précédente meilleure saison, il y a deux ans, lui avait permis de gagner trois courses. Son compteur est déjà à six victoires cette année, avant les dernières épreuves de Saint-Moritz (Suisse), les 19 et 20 mars. En outre, il vient d’être sacré pour la troisième fois meilleur skieur du monde en combiné (épreuve comportant une descente et un slalom).

    La Norvège dans le sang. Né à Moûtiers, en Savoie, il est le fils d’un Français, Claude, propriétaire d’un hôtel 5-étoiles à Courchevel (Annapurna), et d’une Norvégienne, Hege, originaire de Bergen.

    Made in les Alpes. Gamin, Alexis Pinturault était aussi bon footballeur que skieur, avec un physique « explosif ». C’est à 14 ans, en 2006, qu’il a choisi sa voie, s’engageant dans la section ski-études du lycée d’Albertville. Il n’a pas attendu pour se faire un nom : dès 2009, il est devenu champion du monde junior du géant.

    Lire aussi : Alexis Pinturault, aspirant champion

     
  • admin9596 4:46 am le March 18, 2016 Permaliens  

    Rendez-vous au café pour une « cryptoparty » 

    Organisées par des bénévoles, ces réunions ont pour but d’apprendre à tous les bases de la protection des informations stockées sur nos ordinateurs et smartphones. Reportage à Paris.

    Les « cryptoparties » sont nées en 2012 à l'initiative d'une journaliste australienne. Depuis, elles se sont multipliées dans le monde entier.

    « Jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour vousprotéger ? », interroge d’emblée l’animateur, Herdir, parmi l’assemblée d’une vingtaine de personnes, ordinateur en cours de démarrage sur les genoux. Assez vite, le trentenaire entre dans le vif du sujet et enchaîne des « mots sésames » tels que serveur, cookies ou proxy… Bienvenue dans une « cryptoparty ».

    Ce soir-là, la réunion a lieu dans un bar du 9e arrondissement de Paris. Après une heure d’échanges, beaucoup de participants repartiront avec la certitude que l’on a « tous quelque chose à cacher sur Internet, ne serait-ce que sa vie privée », comme l’indique sur son site Café vie privée, qui organise ces soirées.

    Un public de “non geeks”

    Caroline Lebizay, décoratrice d’une quarantaine d’années, découvre, effarée, qu’en cliquant sur « j’aime » de la page Facebook d’une marque ou d’une entreprise, celles-ci ont aussitôt accès à toutes les données de notre profil. Premier silence dans la salle. « Chacun a sa place dans une cryptoparty, explique Herdir, un pseudonyme utilisé par ce responsable informatique afin d’isoler sa vie professionnelle de ces soirées. Il n’y a pas d’un côté les “sachants” et les “apprenants”, mais plutôt l’envie de mieux faireconnaître la surveillance dont les gens font l’objet sans même s’en douter. » Et le désir d’apprendre à s’en protéger. Le public n’a pas un profil de geeks, à l’exception de deux ados venus avec leur père. La plupart sont là grâce au bouche-à-oreille.

    Les cryptoparties sont nées en 2012 à l’initiative d’Asher Wolf. Cette journaliste australienne, néophyte en informatique, était très préoccupée par le vote dans son pays d’un nouvel amendement sur la cybercriminalité. Son idée va vite se répandre : des soirées s’improvisent aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou en Allemagne. A Paris, elles sont de plus en plus fréquentes, ravivées par l’actualité, qu’il s’agisse du vote de la loi française sur le renseignement ou du bras de fer entre Apple et le FBI.

    A l’initiative de la soirée dans le 9e, Stéphanie Giraud, fondatrice de l’agence musicale Bonus Track, confirme : « J’avais assisté par curiosité à une première cryptoparty en novembre et cela m’a convaincue de sensibiliser les gens autour de moi. » Longtemps taxés de paranoïa, Herdir et ses « amis » ont vu leur discours reconsidéré à la suite des révélations du lanceur d’alerte américain Edward Snowden. « Nous ne sommes pas des hackeurs, mais un mouvement citoyen constitué de bénévoles. Nos soirées sont gratuites », insiste Herdir, le logo du Datalove tatoué sur la peau.

    Ce symbole renvoie aux principes fondateurs de l’Internet libertaire : « Les données ne peuvent être possédées. Aucun homme, machine ou système ne doit interrompre le flux d’informations. » Le mouvement critique les G.A.F.A.M. (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), venus mettre à mal cet idéal en tentant de s’approprier le Net. Il n’est d’ailleurs pas sans ironie de voir aujourd’hui Apple se montrer si sourcilleux sur l’accès aux données de ses clients.

    Au bout d’une heure d’évangélisation, la plupart des participants ont davantage pris des notes que « nettoyé » leur ordinateur. Sur leurs carnets, on retrouve les premiers gestes de la cryptographie : changer régulièrement son mot de passe, préférer des phrases à des dates de naissance facilement identifiables, vider son historique de navigation, occulter sa Webcam avec du scotch quand on ne s’en sert pas ou encore préférer les navigateurs Firefox ou Tor, plus libres et anonymes. Combien s’y mettront réellement une fois rentrés chez eux ?

     
  • admin9596 4:19 am le March 17, 2016 Permaliens  

    A Beyrouth, les artistes font vivre l’espoir 

    Le photographe anglais Oliver Hadlee Pearch a voulu montrer ceux qui incarnent la créativité libanaise contemporaine, toutes origines, religions et classes sociales confondues. « Même moi, qui suis née au Liban, j’ai été surprise par la créativité, la combativité des gens », raconte la styliste Emilie Kareh, installée à New York, qui accompagnait le photographepour M Le magazine du Monde.

     
  • admin9596 5:46 am le March 16, 2016 Permaliens  

    Les revers de fortune de Junior Larry, fils tardif d’un roi des transports 

    Il est l’un des enfants reconnus de feu Larry Hillblom, cofondateur de la firme DHL et amateur de jeunes Asiatiques. Devenu riche d’un coup, Junior Larry a perdu les pédales. Il vient d’être arrêté pour une affaire de drogue.

    Junior Larry Imeong Hillbroom a empoché 50 millions de dollars après que des tests ADN ont prouvé qu'il était un membre de la famille du magnat de l'entreprise DHL.

    Junior Larry Imeong Hillbroom n’avait que 11 ans, en 1995, lorsque sa mère réalisa qu’il pouvait devenir riche. Son père putatif, Larry Hillblom, le « H » de la firme de transport et logistique DHL, venait d’être porté disparu dans le crash d’un avion privé de collection dans le Pacifique, au large de Saipan. Sa mère, Kailani Kinney, avait rencontré l’homme d’affaires à 16 ans dans un bar. A l’état civil neuf mois plus tard, elle demanda à l’infirmière d’inscrire « Junior Larry Hillbroom » sachant plus ou moins prononcer, mais pas épeler, le nom du père.

    Après avoir écumé les bordels du Vietnam et de Manille, le cofondateur du célèbre service postal avait développé un penchant pour les jeunes vierges d’Océanie. Dans la seconde moitié de sa vie, il était devenu le « roi » de Saipan, la plus grande île des Mariannes du Nord, contrôlant sa principale banque et profitant de sa fiscalité avantageuse.

    Huit enfants supposés en Asie

    A la disparition du millionnaire, une flopée de demandes de reconnaissance de paternité – et des plaintes pour détournements de mineurs – émergèrent. Mais sa villa fut mystérieusement vidée, et tout objet permettant une identification ADN passé à l’acide. Par peur de voir 600 millions de dollars leur échapper, ses frères refusèrent de se prêter aux tests ADN pouvant prouver le lien de parenté de huit enfants d’Asie-Pacifique avec « King Larry ».

    Or, rien n’empêchait les demandeurs de comparer leur patrimoine génétique. Il fut établi que quatre enfants, un Vietnamien, deux Philippines et Imeong disposaient d’un socle commun. La promesse d’un don de 1 million de dollars et d’une villa en France persuada leur présumée grand-mère de se prêter aux analyses ADN. A l’issue d’une bataille juridique lourde et une fois la filiation attestée, les quatre héritiers empochèrent 50 millions de dollars chacun.

    Du jour au lendemain, Junior abandonna son adolescence modeste pour mener grand train dans une villa de luxe avec vue sur un golfe paradisiaque. Cette fortune soudaine lui fit perdre les pédales. Son dernier fait d’armes : payer deux Philippines pour transporter 160 grammes de cristal méthamphétamine de Manille aux Palaos, crime qui justifia son arrestation, le 17 février.

    Une évasion “pour faire la fête”

    Le lendemain, profitant de la visite de son avocat, peu après 17 heures, Junior Larry Imeong Hillbroom prit ses jambes à son cou et s’enfuit par la porte principale de la prison de Koror, plus grande ville de l’archipel des Palaos, un Etat de Micronésie entre les Philippines et Guam. Filant dans un pick-up blanc au volant duquel l’attendait un complice, il blessa un officier qui tentait de le retenir par la chemise.

    Le 19 février, plus de vingt-quatre heures plus tard, la police rattrapa Hillbroom, peu avant minuit, sur une plage. Il tentait à nouveau de s’enfuir, cette fois en plongeant dans la mangrove. Le jeune homme de 31 ans avait sur lui deux canettes de bière afin, expliqua-t-il, de faire un peu la fête avant de retourner en prison. « S’il sort de sa cellule pour parler à son avocat, il sera menotté et ligoté aux jambes », a précisé le ministère de la justice des Palaos, cité par le journal de Guam, le Pacific Daily News.

    Extrait d’une vidéo sur la vie de Larry Hillblom et sur son fils Junior (CNBC, le 16 janvier 2013, 1’08, en anglais)

     
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