Candidate de gauche aux régionales et patronne du Medef, c’est possible

Le Monde | 11.12.2015 à 12h36 • Mis à jour le11.12.2015 à 15h21 |Par Vanessa Schneider

Marie-Thérèse Mercier, représentante du patronat à Montpellier, figure sur la liste d’union de la gauche en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Un paradoxe qu’elle justifie par la crédibilité du projet de la socialiste Carole Delga.

« Le projet de la socialiste Carole Delga était le plus convaincant, elle a une vraie vision pour la grande région », explique Marie-Thérèse Mercier, 51 ans, présidente du Medef à Montpellier.

C’est l’une des petites curiosités des élections régionales : responsable du Medef à Montpellier, Marie-Thérèse Mercier est sur la liste d’union de la gauche de Carole Delga. Marie-Thérèse Mercier n’a, a priori, rien d’une rebelle. A 51 ans, cette experte-comptable était jusqu’alors bien vue de ses pairs. Mais son engagement au côté de la socialiste Carole Delga pour les élections régionales a mis en transe le petit monde patronal local, traditionnellement à droite.

Une représentante du Medef sur une liste de gauche, incompréhensible et choquant pour un certain nombre d’acteurs économiques de la ville ! La candidate, qui figure en position éligible sur la liste Delga, bien placée pour l’emporter au second tour dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, a été sommée de s’expliquer et de mettre entre parenthèses ses activités au Medef.

Une double casquette qui ne durera pas

C’est la première fois que cette quinqua s’engage en politique. Son choix a été longuement mûri, explique-t-elle. « Je me suis beaucoup impliquée sur la fusion des deux régions et j’ai eu l’occasion de rencontrer tous les candidats. Le projet de Carole Delga était le plus convaincant et le plus crédible, elle a une vraie vision pour la grande région. » La patronne du Medef avait également été sollicitée par les équipes de Dominique Reynié, tête de liste de la droite.

Elle a beau répéter que ce n’est pas le Medef qui a choisi la gauche, mais elle, en son nom propre, les attaques ne se sont pas calmées. Face au tollé qu’elle a provoqué, Marie-Thérèse Mercier joue l’apaisement. « Je venais d’être réélue, je comprends que certains s’étonnent que je parte vers un engagement politique. » Ce qui l’a davantage surprise est « la violence de certaines personnes », de celles notamment qui ont demandé sa démission immédiate. Elle n’a pas cédé, mais a promis d’abandonner ses fonctions au Medef le 25 janvier. A cette date, elle sera probablement élue et veut éviter tout conflit d’intérêts. « Si j’étais partie sur une liste de droite, cela aurait sûrement provoqué moins d’émois », glisse-t-elle, pas dupe.

  • Vanessa Schneider

    Journaliste au Monde
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